Est-ce que ton expérience de formateur à l’Olympique Lyonnais t’est bénéfique auprès des jeunes joueurs du groupe ?
Il faut déjà féliciter leurs éducateurs précédents du travail qu’ils ont pu faire puisque de joueurs qui ont pris leur première licence au club dès l’école de foot pour certains, ils en ont fait des joueurs qui signent professionnels dans leur club formateur. Pour rentrer dans la confidence, en début de saison, on leur a dit qu’ils avaient une lourde responsabilité par rapport à tous les éducateurs et les coéquipiers croisés en formation. Ils sont en quelque sorte les porte-drapeaux de l’association du Red Star. C’est toujours plaisant ce genre d’histoire puisque quand un joueur va au bout, ça donne du sens sur ce que font les éducateurs au quotidien et le travail de formation du club. Ça crée une dynamique en interne puisque le système s’auto-alimente. Le système est performant, ça doit encourager d’autres joueurs à suivre le même chemin.
D’autant plus que le Red Star peut profiter d’un vivier de jeunes talents importants sur son territoire ?
J’assiste à pas mal de rencontres chaque week-end, il y a de très bons joueurs et c’est très plaisant de regarder les matchs. Ça met en valeur deux aspects : la capacité du club à recruter et à séduire des joueurs de qualité pour qu’ils rejoignent le projet et aussi le bon travail effectué dans le processus de formation que les jeunes suivent ici au Red Star. Maintenant ce qui est difficile pour nous c’est de garder les joueurs. On espère que les générations qui sont aujourd’hui en école de foot ne rencontreront pas cette difficulté. C’est l’objectif du club : monter en ligue 2, y rester pour pouvoir ouvrir notre centre de formation et ainsi sécuriser les joueurs.
Quelles sont tes missions au quotidien et comment elles s’articulent avec les autres membres du staff ?
On a chacun nos domaines d’expertise. Le coach a organisé le staff pour que l’expertise personnelle de chacun s’exprime dans ses domaines de compétences au bon moment. Il y a deux aspects importants : chacun peut exprimer son potentiel et chacun est reconnu et responsable du système. Ce qui est aussi important, c’est d’arriver à mettre en interaction toutes ces personnes-là alors qu’elles ont des domaines d’expertises différents. Cela permet de créer un système d’entrainement qui soit au maximum cohérent. Dans l’organisation, lorsque le coach décide de travailler quelque chose avec le préparateur physique on va le contextualiser dans notre semaine en se disant à combien de temps on est du match précédent et du match suivant, combien de temps doivent durer les séquences, quels doivent être les espaces et combien de joueurs on va mobiliser. On balaye un certain nombre de questions et ensuite on va se mettre en relation avec l’adjoint qui s’occupe du développement individuel (Sylvain Groseil) en lui disant dans cet objectif global il y a tel et tel joueur qui est très important. Puis on va se mettre en relation avec l’entraineur des gardiens de but pour qu’il sache à quelle situation il doit préparer ses gardiens. Ça amène à ce que la séance soit cohérente et plus elle est cohérente, plus les joueurs vont apprendre et donc se développer.
Est-ce que le bon début de saison est aidé par la conservation de l’ossature de l’équipe de la saison dernière ?
Ça nous a fait gagner du temps dans l’intégration d’un certain nombre de principes. Car même si sur chaque 11 qui a débuté il y avait de nouveaux joueurs, ils ont pu s’appuyer sur ceux qui sont présents depuis la saison dernière ou depuis plus longtemps. C’est un vrai plus. Ça a permis aux nouveaux qui sont arrivés d’avoir une vision claire de notre projet de jeu et de ce que l’on attendait de chacun. On a évidemment encore une marge de progression car on a repris depuis un peu plus de deux mois, ça ne fait donc pas si longtemps que ça. Je pense que l’on pourra avoir un recul suffisant à la trêve.
D’autant plus que la configuration du championnat cette saison rend le National encore plus relevé ?
Il y a une chose qui est immuable dans le foot, les victoires sont un terrain favorable au travail. Quand on donne du sens au travail des joueurs, et qu’en plus celui-ci est récompensé par des victoires l’adhésion des joueurs n’est que plus grande. Aujourd’hui, on a joué cinq équipes qui étaient déjà en National la saison dernière, donc ce sont des adversaires que l’on connaissait déjà. On a joué Paris 13 puis Martigues qui viennent de monter, et qui sont donc dans une phase ascendante. Puis des équipes qui sont dans une volonté de remonter en Ligue 2. Puis il y a la réforme des championnats. Avec deux montées plus un barrage et quatre descentes, le championnat était déjà difficile, mais là avec deux montées et six descentes cela va être pire. D’ailleurs, on s’aperçoit qu’il n’y avait aucune équipe qui avait gagné ou perdu tous ses matchs après seulement trois journées. Donc ce sera un championnat encore plus dense. Mais avant de s’occuper du championnat, il faut que l’on s’occupe de nous-mêmes et vendredi, sera encore un match important.
Crédit photo : @benlorph