Red Star International : Le Red Star et la Pologne

Red Star International : Le Red Star et la Pologne | Red Star Football Club

Nouveau rendez-vous de la chronique internationale audonienne !


L’histoire du football français est intimement liée à celle de ces enfants de Pologne exilés dans l’Hexagone. Le Red Star, fidèle à sa tradition internationale, accueillera lui aussi de nombreux joueurs issus du grand pays d’Europe centrale ; d’origine ou de nationalité polonaise, tous ont contribué à faire la gloire du club audonien. Redstarfc93.fr rend hommage à ces « aigles blancs » qui se sont posés à Bauer.

Un sacré buteur : Antoine Grochulski
Au début du mois d’août 1964, au cœur d’un été caniculaire, Antoine Grochulski arrive à Saint-Ouen précédé d’une flatteuse réputation. A Strasbourg, Sedan ou Nancy, où il a joué en première division, il a laissé le souvenir d’un redoutable buteur.  Doté de la double nationalité franco-polonaise, il signe au Red Star en compagnie de son ancien coéquipier toulousain Simon Czerwonska, avec qui il partage les mêmes origines.  Ce dernier, défenseur très sûr à la technique exceptionnelle, sera très vite surnommé d’un sobre et plus facilement prononçable « Simon » par le public de Bauer mais sans atteindre néanmoins la côté de popularité de son partenaire de jeu. C’est qu’en cette saison 1964-1965, Grochulski va être le grand artisan de la remontée du club en D1. Le natif de Czernice inscrit vingt-deux buts et porte le Red jusqu’au titre honorifique de vice-champion. Le peuple audonien, qui attendait de retrouver l’élite depuis dix-sept ans, remerciera avec ferveur son buteur (plus de 7000 spectateurs de moyenne tout au long de l’année, en nocturne parfois grâce aux pylônes installés en mars 1965).  Insuffisant hélas pour empêcher le providentiel Antoine de quitter le club à l’intersaison pour rejoindre le Stade de Reims…

Le virtuose de Bauer : Roman Jacobczak
Humble, Elégant, charismatique ; Roman avait le raffinement de ces grands joueurs qui marquent ceux qui les ont côtoyés. Patrice Lecornu qui fût de ceux-ci en 1977-1978 ne dit rien d’autre : « Roman, c’était  la finesse associée à l’efficacité sur un terrain ; en dehors il avait de hautes qualités humaines. Pour nous les jeunes, c’était un modèle ». Troisième de la coupe du Monde 1974 avec la Pologne, ce milieu offensif apporte en effet toute son expérience à la nouvelle génération Verte et Blanche. Comme son compatriote Grochulski, Jacobczak ne restera qu’une saison au Red Star ; suffisant cependant pour laisser une empreinte indélébile dans la galerie des grands joueurs audoniens. Il termine l’année meilleur buteur du club avec quatorze réalisations (à égalité avec Jean-Pierre Kern), aidant ainsi les Audoniens à finir sur la troisième place du podium à deux points des barrages. Malgré ce superbe parcours, le club est rétrogradé administrativement en DH.

Un champion olympique : Zbigniew Gut
Quand les Audoniens retrouvent la D2 en 1982, un nouvel international polonais rejoint les rangs des Vert et Blanc : Zbigniew Gut. Passé par le Lech Poznan, Zbigniew est habitué aux chaudes ambiances ; l’attente qui accompagne le retour du Red Star en deuxième division ne lui fait absolument pas peur, au contraire. Ce défenseur central de classe a un palmarès impressionnant ; champion olympique avec son pays en 1972, il a comme Jabobczak fait partie de l’aventure polonaise lors du Mondial 74 en Allemagne et battu le grand Brésil lors de la petite finale ! Fort de son vécu, il permet à la défense audonienne de se stabiliser et aide durant deux saisons consécutives le club à se maintenir en D2 (dixième en 1983, seizième en 1984). Il part finir sa carrière à Saint-Jean de Maurienne, c’est là-bas dans cette Savoie qu’il avait apprivoisé, qu’il s’en va, âgé de soixante ans, le 27 mars 2010.

Et tous les autres
Le Red Star et la Pologne c’était aussi Jacques Glyczinski, Edmond Owczarczak, George Grabowski, Daniel Kutermak, Casimir Kosa, et Jean Kaczmarek. Tous Français aux racines polonaises. Tous amoureux du football et du Red Star pour qui ils ont beaucoup donné.

François-Xavier Valentin



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