Lloyd, ça y est. C’est le grand départ… Tu dois être impatient non ?
Oui ! J’ai effectué un dernier entraînement avec le Red ce lundi matin avant de quitter le groupe pour un mois maximum. Je suis assez impatient forcément mais un peu stressé aussi. La Coupe d’Afrique est une belle compétition avec des enjeux importants. En plus de pouvoir la jouer, il faut assurer dans notre pays qui organise cette année la CAN.
Quel est le programme pour toi et le Gabon dans ces prochains jours ?
On reste au Gabon, près de nos supporters pour être déjà dans le bain avec toute la ferveur. On sait qu’on a beaucoup de travail à accomplir avec notre nouveau sélectionneur, José Antonio Camacho. Nous devons débuter la compétition dans les meilleures conditions et être près de nos supporters va nous aider à monter en puissance.
Vous commencez la compétition le 14 janvier contre la Guinée-Bissau. Quelles sont les chances du Gabon pour toi ?
Je n’ai pas trop envie de m’avancer. Nous voulons offrir au pays de beaux succès et aller le plus loin possible. On a souvent tendance à dire qu’en accueillant une compétition, le pays hôte est favori. Ce qui est certain, c’est que nous allons jouer tous les matches pour les gagner. Sans nous comparer à la France qui a accueilli l’Euro en juin dernier, nous devons nous appuyer sur les valeurs qu’ils ont démontrées pour aller jusqu’au bout. Normalement, la Coupe devrait rester au Gabon.
Tu avais joué la CAN en 2012 et en 2015. Quelle expérience gardes-tu de cette compétition ?
Effectivement, nous avions perdu en quart de finale en 2012 contre le Mali et nous n’étions pas sortis des poules en 2015. Notre groupe est plus mature mais la compétition risque une nouvelle fois d’être très relevée. Personnellement, je redoute les séances de pénaltys car ce n’est pas souvent les meilleures équipes qui l’emportent.
Le football africain est de plus en plus attractif et cette CAN sera une belle vitrine pour le continent. Que peux-tu nous dire sur son football ?
Le jeu africain est très différent du jeu européen, plus physique et plus hargneux. Celui qui a le plus envie gagnera. Techniquement, notre football progresse aussi. De plus en plus, les joueurs africains jouent en Europe et souvent dans de très grands clubs. Ryad Mahrez à Leicester, Sadio Mané à Liverpool, P-E Aubameyang à Dortmund… Ce sont des exemples pour tous les joueurs locaux qui se surpassent pour tenter de rejoindre aussi l’Europe.
Justement, tu parlais de Pierre-Emerick Aubameyang, ton coéquipier en sélection. Penses-tu qu’il vous tirera vers le haut pour aller au bout ?
Je pense que ce n’est pas à lui seul de nous porter mais à nous de le mettre en valeur. Nous devons travailler main dans la main, nous avons nos chances et nous devons croire en notre potentiel.
Qu’est ce que cela représente pour le pays ?
Accueillir la CAN représente une vraie fierté pour le pays qui va être la capitale du football africain pendant près d’un mois. Le peuple gabonais, le président, les joueurs… Tous vont être sous les projecteurs. En Afrique, les gens adorent le football, ils n’attendent que cela. Nous devons les rendre fiers.
Que penses-tu de la poule du Gabon ?
Que ce soit le Burkina Fasso, la Ginée-Bissau ou le Cameroun, chacune de ses équipes va vouloir donner le maximum pour sortir de cette poule. C’est un groupe comme les autres. Il n’y a pas de grosses ou petites nations. On a pu le voir avec la Zambie d’Hervé Renard en 2012, ils ont battu les plus forts pour remporter la CAN. Il faut savoir se sortir de tous les pièges.
Malgré ton absence, tu garderas forcément un œil sur le Red…
Le Red joue la veille de notre premier match. Je vais les suivre, les encourager par téléphone, je ne les lâche pas malgré la distance. C’est dans ces moments là que nous devons être plus forts, plus concentrés et plus matures. Cette phase retour est un nouveau départ pour le Red Star.
Propos recueillis par Maxime Eyrignoux