Une valse à quatre temps
4-0. Un score comme un mirage. Pourtant c’est bien avec quatre buts d’avance et sans en encaisser le moindre que le Red Star est reparti de Charléty. La tête haute. Dans un derby rythmé et animé, les Audoniens ont montré qu’ils étaient souvent là où on ne les attendait pas. Solides derrière, talentueux et réalistes devant, les Vert et Blanc effectuent un bond vertigineux au classement avant le reste de la journée demain. Compte-rendu d’un match qui fera date.
Fiche technique
Stade Charléty. 1238 spectateurs
Paris FC – Red Star : 0-4 (0-1, MT)
Paris FC : Germain – Sidibé, Faye (c), Afougou, Veldeman (Mirza, 66e) – Macalou, Scotté, Diawara (Herbet, 47e), Murcy, Yenga Risasi (Ramdami, 73e) – Ayivi
Red Star : Gorgelin – Cerielo, Abissonono (c), Clément, Kébé – Doukantie (Beziouen, 46e), Dieye (Fardin, 79e) Allegro, Sall (Ben Djemia, 63e), Touati – Malfleury
Buts : Touati (17), Malfleury (59e et 70e), Beziouen (75e) pour le Red Star
Avertissements : Veldeman (55e) pour le Paris FC, Dieye (20e), Kébé (25e) pour le Red Star
Marquer et tenir
Il y avait comme un parfum de fête ce soir du côté de la Porte de Gentilly. Devant plus de 1200 spectateurs (record de la saison à Charléty), le PFC dévoilait son nouveau logo. Le Red Star, défait sur son terrain pour l’inauguration de son synthétique vendredi dernier, entendait bien se faire pardonner ce rendez-vous manqué. Avec Sall, titulaire à droite pour sa première sous maillot Vert et Blanc, et Doukantie, de retour dans le onze, le Red entame la rencontre tambour battant, respectant scrupuleusement les consignes de leur coach Athos Bandini : jouer bien, récupérer haut, se projeter vite. Il revient à Youcef Touati d’illustrer le premier ce schéma directeur : sur une belle accélération plein axe, l’enfant des Boutes en train place une frappe surpuissante qui vient raser la lucarne de Germain (5e). La réponse de Murcy (14e) passe également au-dessus et n’inquiète pas outre-mesure des Audoniens qui savent qu’ils auront leur chance en contre. Touati en atteste volontiers quand il intercepte une mauvaise relance de la charnière centrale avant d’ajuster un délicieux lob du droit à l’entrée de la surface (0-1, 16e). Un but en forme de récompense du bon premier quart d’heure des visiteurs. Le reste de la mi-temps sera plus difficile et il faudra toute la vigilance de Gorgelin (37e), la hargne de Dieye et Kébé (tous les deux avertis), et la maladresse de l’attaque bleue marine (39e et 41e) pour que le Red Star conserve son avantage à la pause !
Le Red Star se fait plaisir
Au retour des vestiaires, le technicien audonien prouve que frilosité ne fait pas partie de son vocabulaire en remplaçant Doukantie par Beziouen pour apporter un peu plus de vitesse encore à son équipe. La pression du Paris FC retombe et c’est le Red Star qui se montre désormais le plus entreprenant comme si la mi-temps avait anesthésié les velléités parisiennes. Malfleury est tout proche de faire le break une première fois quand il anticipe une passe en retrait de Veldeman mais bute sur Germain (57e). Mais deux minutes plus tard, le petit attaquant augmente son compteur but après avoir profité d’un superbe travail de Beziouen (0-2, 59e). Ce but réveille les locaux qui se montrent dangereux par Afougou (65e) mais Gorgelin, excellent ce soir, veille encore. Jouant les contres à la perfection, le duo Beziouen-Malfleury se met une nouvelle fois en évidence à la 70e : le premier nommé offre une superbe passe au second, qui efface subtilement son défenseur d’un crochet avant de crucifier Germain (0-3, 70e). Plus rien n’arrête les Vert et Blanc et Touati déjà buteur ce soir se mue en passeur décisif pour Beziouen qui remporte son face-à-face et donne un peu plus d’ampleur au score (0-4, 75e). Le dernier quart d’heure est anecdotique tant les joueurs d’Alain Mboma semblent abasourdis. Au coup de sifflet final, les Audoniens victorieux peuvent bien saluer leurs supporters. Ce soir, à Charléty, sur le terrain et dans les gradins, il n’y avait que Red Star !
François-Xavier Valentin
Crédit photo : Philippe Le Brech
