La salle Jules Rimet n’avait jamais aussi bien porté son nom. Yves, petit-fils du fondateur du Red Star, faisait partie du jury. L’occasion d’un retour à Bauer pour celui qui fût, enfant, bercé par les exploits du club de son grand-père. "Je ne pouvais pas y échapper mais mon père y était beaucoup plus sensible que moi. Il a joué longtemps et a même été International amateur, admettait néanmoins celui qui vit désormais à Nice, d’autres sports m’attiraient davantage". Si le football n’était pas une passion intergénérationnelle chez les Rimet, certains réflexes perdurent : "Je suis les résultats et le parcours du club. Régulièrement je regarde où en est le club au classement" avouait-il sous le regard admiratif des enfants du Lab. "Il ne ressemble pas à son grand-père" pouvait-on même entendre murmurer dans les rangs des jeunes Audoniens habitués à voir la photo du grand Jules trôner dans la vitrine de Bauer. Admiratifs mais pas intimidés, les enfants de l’Etoile Rouge assistaient à la remise du prix à Paul Fournel pour son ouvrage Anquetil tout seul. Un portrait très personnel du cycliste que la jeunesse de l’Etoile Rouge avait étudié la semaine précédente dans le cadre du Lab. "C’est une écriture franche, qui ne se cache pas, qui dit les choses même celles qu’on ne veut pas entendre" analysait Yves Rimet en fin lecteur. Un choix comme une évidence pour un jury éclectique où Raymond Domenech côtoyait Nicolas Baverez, Denis Jeambar ou Yannick Noah.
"C’est fantastique de voir ces personnalités, cette jeunesse et ces écrivains dans le même espace. C’est exactement ce que voulait mon grand-père : la tête et les jambes. Voir que le club continue à prendre ce genre d’initiative, permette à ses joueurs de "s’élever" par et grâce au football, c’est formidable. Je crois que c’était son objectif." s’enthousiasmait Yves Rimet. Lui, l’enfant qui a dix ans avait effectué le tirage au sort de la Coupe du Monde 1938, y repensait surement en voyant Lilian, Mickaël et leurs copains remettre à Paul Fournel un maillot du club. Avec cette éternelle insouciance de l’enfance.
François-Xavier Valentin
Crédit photo : Marc Frohwirth