LA COUPE DU MONDE 1/2 | Red Star Football Club
En route pour la Coupe du monde, n°1
En route pour la Coupe du monde, n°1
Revenir sur les origines de la Coupe du monde, c’est un peu retracer l’aventure de Jules Rimet, fondateur du Red Star. Le club audonien et la Coupe du monde partagent ainsi une histoire commune, celle de leur créateur. Une histoire de passion qui a profondément marqué le football national, mais surtout international. Une histoire qui a changé la vision et l’approche du ballon rond en créant un club, le Red Star, et la plus grande compétition planétaire, la Coupe du monde. Jules Rimet était un visionnaire.
Lorsqu’il arrive à Paris, Jules Rimet découvre la pratique du football. Il se forge ainsi sa conviction. Personnage engagé, Jules Rimet était convaincu des bienfaits de la pratique sportive sur l’éducation aussi bien physique que morale pour les jeunes. Le sport et le football ont un véritable rôle social à jouer au sein de la société. Le premier aboutissement de ses idées débouche le 21 février 1897 dans un café parisien, à l’angle de l’avenue de la Bourdonnais et de la rue de Grenelle. Ce jour-là, accompagné de son frère, Modeste, et d’amis, Ernest Weber et Charles de Saint-Cyr, les quatre hommes donnent naissance au Red Star, deuxième plus vieux club du football hexagonal. Dès la création, Jules Rimet y applique alors ses principes humanistes et d’ouverture sociale. Son but : travailler le corps et éveiller l’esprit. Au-delà de l’aspect sportif, des ateliers et discussions littéraires sont ainsi mis en places. Une volonté qui permet l’émancipation et l’éveil des classes les moins favorisées.
Une vision universelle
Au début du XXe siècle, l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) organise les compétitions de football. Jules Rimet intègre l’association. Cette dernière a impulsé la création de la Fédération internationale de football association (FIFA) à Paris, dans ses locaux, en 1904. Le football est à un tournant. Le virage du professionnalisme. L’USFSA quitte la FIFA et refuse tout idée de professionnalisation. Mais Rimet a conscience que celui-ci est nécessaire. Ainsi, en 1910 il fonde avec trois autres clubs parisiens la ligue de football association qui rejoint le Comité français interfédéral, représentant tricolore auprès de la FIFA et qui a pris la suite de l’USFSA. Après la Première Guerre Mondiale, Jules Rimet crée et devient le premier président de la Fédération française de football association (FFFA) le 11 avril 1919. Celui qui a été envoyé sur le front lors de la Grande Guerre (il est décoré de la médaille de Commandeur de l’ordre de la Légion d’honneur) voit plus loin. Pour lui le football est source d’universalité et de réconciliation entre les peuples.
L’aboutissement : l’Uruguay en 1930
Depuis la création de la FIFA, Jules Rimet milite activement pour un tournoi mondial, alors que le football est présent aux Jeux Olympiques. Rimet est élu à la tête de la FIFA le 1er mars 1921 et va alors tout mettre en œuvre pour créer son rêve. Le ballon rond remporte un franc succès lors des JO de 1924 à Paris et de 1928 d’Amsterdam. La capitale hollandaise accueille cette même année 1928 le congrès de la FIFA. Une réunion décisive puisque la volonté de Jules Rimet est enfin récompensée. La Coupe du monde voit ainsi le jour. À la différence du tournoi olympique où les sélections restent amateurs, le mondial est ouvert à tous et accueille des formations composées de joueurs aussi bien amateurs que professionnels. Un an plus tard, la FIFA confie l’organisation de la première édition à l’Uruguay pour 1930 en raison du centenaire de son indépendance et d’être double détenteur du titre olympique. Treize pays participent à ce qui deviendra l’un des plus grands rassemblements sportifs planétaires. Car ce premier volet remporte un véritable succès. Trente-trois ans après la naissance de son club, le Red Star, Jules Rimet a poursuivi son chemin et sa quête. « Le parcours de Jules Rimet mélange engagement social et passions sportives, racines françaises et vision universelle, œuvre collective et ambitions personnelles » décrit Jean-Yves Guillain, auteur de « L’œuvre de Jules Rimet ». Une œuvre dont aujourd’hui nous sommes fiers et reconnaissants de perpétuer son esprit.
Loïc Revol
Crédit photo : Gilles Saillant