« La place du Red Star est le haut du tableau »

« La place du Red Star est le haut du tableau » | Red Star Football Club

Troisième et ultime partie de l'entretien avec le directeur technique du Red Star FC 93.

Après avoir évoqué le projet de la direction technique, Patrice Lecornu revient en détail sur la première partie de saison de toutes les catégories du club, et établit un bilan global de mi-exercice.

L’école de foot

Comment est structurée l’école de foot ?
J’ai souhaité qu’il y ait un responsable de l’école de foot, ce qui n’était pas le cas, en la personne de Sébastien Robert. Il est l’entraîneur des U19, et en même temps responsable de toutes les catégories de l’école de foot. Il a élaboré une programmation d’entraînements, et suit les équipes tous les week-ends. Il a toute ma confiance, et je travaille à ses côtés pour définir les grandes orientations. Ca fonctionne bien.

Sportivement, quelle est la situation ?
Une catégorie optimise l’école de foot : les U13, la génération 97-98, dans laquelle il y a beaucoup de bons joueurs. C’est pour moi une promotion de grande qualité. Il faut venir les voir jouer, c’est un plaisir. La génération suivante est une bonne génération également. C’est capital, parce qu’à moyen terme, l’objectif est que grâce à ces générations-là, chercher des joueurs à l’extérieur ne soit plus une nécessité.

Quelles sont les ambitions ?
L’objectif est que les générations comme celle des U13, entraînée par Souma Bakayoko, se multiplient, pour faire grandir le club. Mais il ne faut pas être naïfs : nous savons très bien qu’à l’heure actuel il est très difficile de garder un joueur exceptionnel de treize ou quatorze ans. Nous devons obtenir des résultats avec l’équipe première, qui est la vitrine du club. Si nous sommes promus en National, cela sera plus facile d’attirer des joueurs que si nous évoluons en CFA. La difficulté majeure de notre politique est donc le temps. Nous allons tout faire pour que les bons joueurs formés chez nous alimentent toutes les équipes du club, au fur et à mesure. Mais c’est un projet à long terme. Il faut  laisser le temps au temps, avec tous les éducateurs, fortement impliqués dans le projet, tout en travaillant sur les infrastructures.

Les filles, le futsal

Quelles place tient la section Futsal, et quelles perspectives peut-elle entretenir ?
Ca prend de plus en plus d’importance dans le milieu du football. Cette discipline a trouvé sa place malgré ses différences. L’intérêt qu’il suscite est incontestable. Nous devons désormais les aider à grandir au sein du club.

Quel oeil portes-tu sur l’évolution de l’équipe féminine ?
Les sections féminines sont désormais importantes dans la vie d’un club. Elles sont mêmes obligatoires à partir d’un certain niveau. Lorsque je travaillais au PSG, J’ai vu jouer l’équipe féminine, qui évolue à haut niveau. J’avoue ma surprise devant la qualité technique de ces joueuses. Le football féminin a beaucoup progressé au cours des dernières années, et c’est une très bonne chose que le Red Star suive cette évolution. L’équipe féminine du club progresse, et j’espère qu’elles tireront profit de l’amélioration des conditions d’entraînement auxquelles nous espérons aboutir. Nous voulons les intégrer pleinement au projet global du Red Star.

Les 15-19 ans

En U15, tu parlais d’un exercice succédant à une saison assez traumatisante. La première moitié de la saison est-elle de nature à satisfaire tes attentes ?
Ils ont en effet perdu neuf des onze titulaires en début de saison, et beaucoup de matches consécutivement en fin de saison dernière. Benoît Tosi, leur nouvel entraîneur, a eu le grand mérite de redonner confiance au groupe. Et ils se trouvent désormais en situation de pouvoir remonter. Ils sont motivés pour y parvenir. Ils n’y arriveront peut-être pas mais c’est une bonne équipe. Une équipe comme je les aime. Les joueurs se dépensent beaucoup, et ils vont de l’avant.

Les U17 ont connu un début de compétition délicat. L’apprentissage du niveau supérieur est-il désormais intégré ?
Le début de saison a en effet était compliqué mais nous avons effectué quelques réglages organisationnels, et, sur le terrain, cela se voit. C’est encore fragile, mais c’est tout de même encourageant pour la suite.

La catégorie U19 représente un enjeu important ?
La saison est délicate, mais c’est une équipe sur laquelle je compte beaucoup à l’avenir pour atteindre le haut niveau. Ils sont en difficultés au classement, mais j’ai confiance. Ils ne lâchent pas. Ils sont conscients que c’est difficile, mais j’espère qu’ils feront une belle deuxième moitié de championnat pour pouvoir préparer la saison prochaine, où nous aurons des exigences de classement inhérentes à l’objectif d’atteinte du niveau national.

Tu insistes sur l’impérieuse nécessité de retrouver le niveau national en U17 et U19 dans les trois prochaines années. Le chemin est-il encore long, et que manque t-il pour y parvenir?
Oui, le chemin est encore long. Nous devons progresser pour atteindre ce niveau. J’espère que la saison prochaine, qui peut encore être une saison de transition, va montrer des progrès dans le jeu, et qu’on se batte pour être dans le haut du tableau. Car dans mon esprit, la place du Red Star n’est pas ailleurs.

Les Seniors

En Senior, les équipes réserves sont-elles en mesure d’atteindre leurs objectifs ?
Je suis partie prenante sur les seniors, mais je n’ai pas de prérogative dans cette catégorie, gérée par Alain Mboma. J’ai mes idées, et je lui en fait part. Nous partageons les même valeurs, avons la même vision du football, et de ce que nous souhaitons réaliser au Red Star. Nous sommes parfaitement en phase avec lui et les responsables des deux équipes, David Giguet et Fabrice Palmier. Lorsque le groupe d’Alain s’est étoffé, des joueurs de l’équipe première ont pu être mis à la disposition de la DSR, et la montée en DH, qui n’était pas un objectif initial est désormais envisageable. J’ai également souvent vu évoluer l’équipe trois. Elle joue bien, et je pense qu’elle a également le potentiel pour nous faire gravir un échelon. Nous pouvons entretenir de solides espoirs concernant ces deux équipes.  

Que retiens-tu de la première moitié de saison de l’équipe première ?
J’ai la sensation que nous ne nous sommes pas affolés. Et cela paye toujours. Quand Alain m’a dit qu’il souhaitait recruter pour améliorer l’équipe, il ne s’est pas trompé. Alain ne s’est pas précipité, et je crois qu’il a fait les bons choix. Rapidement, quand de nouveaux attaquants sont venus renforcer l’équipe, les résultats ont suivi. Par contre, l’état d’esprit a toujours été identique. Même dans la difficulté. C’est pour ça que nous n’avions pas peur. Nous sentions de la solidarité et de l’envie. Il leur faut désormais prendre conscience qu’ils font partie intégrante d’un projet.

Jusqu’où peut-elle aller cette saison ?
Si là, maintenant, nous réussissons une bonne série de trois ou quatre résultats positifs, on peut rapidement être dans le haut du tableau. Et après, qui sait ? C’est vrai qu’en regardant le classement, il semble que le retard pris au départ soit trop important, mais c’est un groupe qui a envie et des capacités. Pour preuve, ils ont fait de bons résultats face aux meilleures équipes du championnat. Une équipe ne se construit pas en six mois, mais c’est un groupe qui a du potentiel.

Propos recueillis par Michaël Grossman



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