Il fallait du courage pour affronter le mistral glacial dans des Costières hostiles. Face au second du championnat, invaincu depuis trois mois, il fallait aussi une sacrée dose de talent pour vaincre l'ogre nîmois. Mis sur orbite par une première mi-temps parfaite, le Red Star l'a fait. A sa manière. Celle d'une équipe qui ne renonce jamais. Récit d'une victoire acquise sur le fil.
Fiche technique
22e journée de National
Stade des Costières – 4105 spectateurs annoncés.
Nîmes : Merville – Poundje, Stosic, Sidibé, Haddou – Poulain (c), Carlier, Ogounbiyi, Haguy (Ripart, 54e) – Koné, Benezet (Ouattara, 46e)
Red Star : Bouet – Cerielo, Allegro (c), Dembélé, Kébé – Dieye, Lopez-Peralta, Beziouen (Sall, 61e), Doumbia (Abadie, 80e) – Malfleury, Gagnier (Cé Ougna, 68e)
Buts : Benezet (29e), Koné (60e, 85e) pour Nîmes, Malfleury (19e, 90+3e), Beziouen (28e, 34e) pour le Red Star
Avertissements : Koné (42e), Carlier (56e) pour Nîmes, Doumbia (30e), Cerielo (67e) pour le Red Star
Un premier acte maîtrisé
Au rayon des synonymes d'irréductible, le dictionnaire propose : impitoyable, implacable, inflexible, intraitable, intransigeant, opiniâtre. Ce soir, les Audoniens ont été tout cela à la fois au terme d'une partie d'une richesse émotionnelle rare. Impitoyables d'abord lors de vingt premières minutes totalement maîtrisées dans la bouilloire des Costières rapidement transformée en congélateur par un vent glacial. Chaque offensive audonienne est un danger potentiel. Privés d'un pénalty, semble-t-il évident, en début de match (13e), les Vert et Blanc auraient pu penser qu'ils étaient maudits quand Malfleury touchait le poteau (15e). Mais le meilleur réalisateur du Red n'est pas du genre à se décourager, et sur un bon service de Beziouen, il s'en va crucifier Merville d'un astucieux petit ballon du gauche (0-1, 19e). Inflexibles ensuite lorsque Beziouen profite d'un énorme travail de Dieye pour doubler la mise aux seize mètres d'un tir rasant (0-2, 28e). Hélas les Audoniens ne restent pas longtemps sur leur petite étoile puisque Benezet réduit la marque dans la foulée (1-2, 29e), venant rappeler à tous que Nîmes vendrait chèrement sa peau avant d'être vaincu. Mais ce Red Star-là ne transige pas avec ses principes. Loin de céder sous la pression, le onze de Doukantie continue de mener ses attaques avec sang froid et précision : Doumbia envoie Beziouen en profondeur, un crochet et une frappe dans la lucarne du numéro 10 plus tard, le Red Star a refait son avance (1-3, 39e).
Souffrance et délivrance
Sans surprise, Froget décide de modifier son onze en lançant successivement deux attaquants supplémentaires (Ouattara et Ripart) dès le retour des vestiaires. Conséquence : les Nîmois sont plus à l'aise. Sans développer un jeu flamboyant, ils font reculer le Red. Au bout d'un quart d'heure de jeu, ils ont déjà réussi à réduire la marque par l'inévitable Koné (2-3, 60e), sur un pénalty sévère. La défense audonienne passe alors en mode intraitable. Il y a toujours un pied ou une tête Verte et Blanche pour empêcher les Crocos d'égaliser. Allegro et Dembélé sont héroïques dans l'axe, tandis que Lopez-Peralta est un modèle de vaillance au milieu. Kébé et Cerielo ne sont pas en reste et annihilent tous les efforts des joueurs du Gard. Personne cependant ne peut rien face à la complémentarité du duo Ogounbiyi-Koné : sur la dix-septième passe décisive du premier, le second inscrit son quatorzième but et égalise à quelques minutes du terme (3-3, 86e). Le talent a parlé. Les poussées nîmoises sont désordonnées mais réelles. Ces dernières minutes sont terribles et le Red n'a plus d'occasions. Mais, sur un ultime ballon de contre, Lopez-Peralta fait signe à Cé Ougna d'aller s'exiler au poteau de corner. Le numéro 11 s'exécute…à moitié. Il accélère et sert Malfleury. Le meilleur buteur audonien fait parler ses appuis de feu, perce plein axe entre deux adversaires et achève Merville du droit dans la surface (3-4, 90+3) ! Le Red Star s'offre une nouvelle victoire à sa minute fétiche, dans les arrêts de jeu. Irréductibles veut aussi dire opiniâtres.
François-Xavier Valentin
Crédit photo : IconSport