De Sedan à Saint-Ouen

De Sedan à Saint-Ouen | Red Star Football Club

Entretien avec Makhedjouf, Beziouen et Sliti

Après l’entraînement et leur déjeuner hebdomadaire du mardi, Florian Makhedjouf, Farid Beziouen et Naïm Sliti se retrouvent pour évoquer leur complicité. Amis depuis leur passage à Sedan lors de la saison 2012-2013, les trois anciens sedanais sont désormais coéquipiers au Red Star. Après un début d’année 2015 où ils ont joué tous les matches, le trio infernal revient sur leur amitié, leurs souvenirs ainsi que le présent et le futur au sein de l’Étoile Rouge. Entretien.

Vous vous connaissez depuis maintenant trois ans et votre passage à Sedan en Ligue 2. Depuis ce temps, vous êtes inséparables ?
Farid : Quand je suis arrivé à Sedan du Red Star, Flo et Naïm sortaient déjà d’une saison à Sedan où ils avaient fini quatrièmes. Quand on s’est retrouvé au Red, ce fut beaucoup plus facile. Notre intégration s’est faite plus rapidement.
Florian : On se voit quotidiennement donc forcément, on devient ami. Que ce soit dans les vestiaires ou en dehors, on ressent la même affinité. Nous avons également le même agent (Frank Welfringer) avec qui on discute beaucoup. Cela accentue notre complicité.
Naim : Et je pense qu’elle se voit sur le terrain. Le fait qu’on ait passé des années à Sedan se ressent. Mais de toute façon, avec des bons joueurs, la complicité est évidente. On trouve plus facilement les automatismes. Et c’est ce qui se passe cette saison avec l’équipe.

Quels souvenirs avez vous de votre passage à Sedan ?
Naïm : Il y avait une très bonne ambiance. La fin de saison a un peu gâché l’ambiance (ndlr : le club a connu une liquidation financière) mais le plus dur, c’était pour les supporters. Ils étaient présents à tous les entrainements et nombreux à chaque match.
Florian : Je retiens aussi la qualité des infrastructures. Les conditions étaient dignes d’un club de Ligue 1. C’est vraiment dommage de voir aujourd’hui le club évoluer en CFA.
Farid : C’est vrai que le centre d’entraînement est vraiment incroyable. En dehors du terrain, nous étions tous voisins donc nous vivions quotidiennement ensemble.

Pour vous trois, votre premier but dans le monde pro est intervenu sous le maillot des Sangliers. C’est forcément particulier…
Naïm : C’est sûr. C’est mon plus beau souvenir avec Sedan. Je me souviens, c’était un match pour la montée à Bastia. Diallo me fait une remise et à l’entrée de la surface,  je marque. On avait fait 2-2 et en fin de saison, Bastia avait fini 3ème et nous 4ème… On avait manqué la montée de peu. (Pour voir ce but, cliquez ici.)
Farid : Moi c’est sur mon doublé contre le Gazélec Ajaccio. Le petit clin d’œil, c’est la présence dans les buts de l’ancien audonien Rais M’boli, aujourd’hui gardien de la sélection algérienne. (Pour voir le doublé, cliquez ici.) Et toi Flo ?
Florian : Mon plus beau souvenir, c’est aussi mon premier but en pro. À La Beaujoire, contre Nantes.
Farid : J’étais au Red Star à ce moment là. Comment as-tu marqué?
Florian : Sur un centre, je passe devant mon adversaire et je mets une demi volée qui finit dans le petit filet.
Naïm : On se rappelle le plus souvent de ses buts, c’est une sensation particulière.

Quand chacun est arrivé au Red Star, qu’est ce que vous vous êtes dit ?
Naïm : Flo m’avait parlé du fait que le Red Star avait une philosophie axée sur le jeu au sol. Il me disait du bien du club. Et quand Farid a signé, je l’ai appelé et ils m’ont motivé à les retrouver.
Farid : Moi, quand j’ai signé, j’ai appelé Flo directement pour lui apprendre la nouvelle. En revanche avant qu’il signe en 2013, j’étais à l’étranger et je voulais l’appeler pour lui dire d’aller absolument au Red Star. Mais je n’avais plus son numéro (Rires).
Florian : Je savais que « Fafa » était passé au Red. Cela s’est fait naturellement, les dirigeants voulaient de moi et moi je voulais venir.

Naïm, tu es le seul de vous trois à ne pas avoir grandi en région parisienne. Comment se passe ta nouvelle vie, toi l’enfant de Marseille ?
Florian : Il n’a pas l’habitude des bouchons (Rires).
Farid : Le dernier texto qu’il m’a envoyé, c’est justement à propos des embouteillages ce matin dans Paris (Rires).
Naïm : Ce n’est pas facile. Je suis né à Marseille et fait toute ma formation à Sedan. J’aime la tranquillité. Mais je m’habitue à cette ambiance, ce n’est pas facile mais c’est mon métier.

Revenons sur le terrain. Vous êtes trois techniciens mais lequel d’entre vous fait le « dribble de trop » ?
Florian : Je pense que je suis le dernier des trois et que Naïm est le premier !
Farid : Naïm, sans conteste. J’arrive surement en deuxième position.
Naïm : Bon c’est vrai mais j’essaye de simplifier mon jeu pour être encore plus décisif. Je suis à huit passes décisives en championnat mais je sais que je peux faire mieux.
Farid : Tu as intérêt, je suis à cinq…  Attention.

Les trois derniers pénaltys ont été tirés par chacun de vous trois ? Qui est finalement le préposé ?
Florian : En toute honnêteté, le plus beau pénalty, c’est le mien contre le Paris FC (Rires).
Farid : Sur son pénalty, j’étais le préposé avec Hameur (Bouazza) mais il était tellement confiant, il s’est saisi en premier du ballon, qu’on lui a laissé. Je me souviens encore de ma joie après le but.
Naïm : Moi je le loupe contre Marseille Consolat mais si la barre avait été plus fine, j’aurai marqué (Rires).

Vous vous lancez des petits défis personnels ?
Farid : Entre nous, on a des petits jeux, surtout à l’entraînement. Celui qu’on maîtrise le mieux, c’est le corner rentrant mais en dehors du terrain, derrière la ligne.
Florian : Quasiment à chaque fin d’entraînement, nous avons ce petit rituel.

Florian, malgré ton poste plus défensif, tu es le meilleur buteur des trois…
Florian : Ça commence à devenir intéressant… (Rires)
Naïm : Franchement, il a une patte gauche exceptionnelle et on l’encourage à frapper plus souvent au but.
Farid : Nous, on fait les centres et c’est vrai qu’il est souvent à la retombée.
Florian : Je n’ai jamais autant marqué. Cette saison, je m’épanouie sur le terrain et cela se ressent. Mais j’ai toujours été adroit devant le but et aujourd’hui, ça paye.

Aujourd’hui, quelle est votre ambition?
Naïm : On espère fêter la montée en fin de cette saison et que nous trois, nous aurons contribuer à cette montée. Nous voulons entrer dans l’histoire du club.
Farid : Ce serait incroyable ! Pour moi, une deuxième montée avec le Red Star serait vraiment incroyable.
Florian : J’espère juste que Naïm ne sera pas dans les bouchons et qu’il n’arrivera pas en retard à ce moment là ! (Rires)

Entretien réalisé par Maxime Eyrignoux



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