Des joueurs supporters
Le début du tournoi ne manque pas de pimenter les entraînements du Red Star. Déjà très bavards, les joueurs audoniens en rajoutent un peu plus à l’approche de la compétition. Entre les supporters du Maroc (N’Zif et Oudrhiri), de l’Algérie (Meliani et Ben Braham), du Mali (Kébé) ou du Cap-Vert (Fernandes), les discussions sont animées. Dieye, Sall et Sarr (Sénégal) auraient pu se mêler aux conversations mais leur équipe n’est pas qualifiée comme le souligne malicieusement Eddy Fernandes… "J’avais même oublié qu’il y avait la Coupe d’Afrique, déclare à moitié de mauvaise foi Adama Sarr, sans le Sénégal ce n’est pas pareil. Je vais quand même suivre le tournoi et soutenir la Côte d’Ivoire. Pour Drogba.". Si certains se trouvent des pays de substitution, d’autres encourageront leur pays d’origine : "Quand la compétition va commencer, on va vraiment pouvoir parler, déclare Sofiane Ben Braham, pas mal de grosses équipes (Cameroun, Egypte, Sénégal) ne sont pas là donc ça laisse peut-être une chance à l’Algérie de faire un bon parcours. J’attends toujours que Vahid m’appelle" ajoute-t-il dans un éclat de rires. Du côté des voisins marocains, l’optimisme est aussi de mise : "On reste une grande nation sur le continent, avec l’habitude que nous avons de participer à la CAN (vingt participations), on peut faire un coup" analyse Mourad N’Zif qui suivra attentivement les Lions de l’Atlas où évolue son cousin Adil Hermach. "J’espère qu’ils iront loin pour lui, mais aussi parce que je n’ai pas envie de me faire charrier à l’entraînement " conclut l’ailier audonien, rigolard.
Un vestiaire partagé
Mais le joueur le plus mobilisé reste sans doute Karim Meliani : "Il est à fond" confie ses coéquipiers, unanimes. “C’est vrai que je l’attends avec impatience cette CAN, admet-il, je sens très, très bien l’Algérie. Si on passe le premier tour, je crois qu’elle est pour nous" confie le récupérateur sûr de son fait. Et quand on lui demande s’il compte sur une individualité pour faire la différence, Karim est catégorique : “Notre force c’est notre mental ! On a une force de caractère que personne n’a. Depuis tout petit, je regarde les matches de la sélection en famille, et cette année je ne vais pas déroger à la tradition.". Face aux Marocains et aux Algériens, Mamady Kébé sera le seul supporter d’une équipe sub-saharienne, enfin seul pas tout à fait : "Il y a le coach aussi qui soutient le Mali comme moi. Lui en plus il l’a disputée, donc il sait ce que c’est ! (ndlr : Vincent Doukantie, demi-finaliste de la CAN 2002 (objet d’un prochain épisode) !“. Dans un contexte troublé pour son pays de cœur, le latéral Vert et Blanc compte sur la compétition pour redorer un peu "le blason du pays". "Le football peut permettre aux gens de penser à autre chose, surtout cette année. Tout le monde compte sur la sélection pour donner de la joie au peuple malien. Avec les joueurs que nous avons, il y a une possibilité. A la CAN, c’est souvent l’équipe la mieux organisée et la plus soudée qui l’emporte". Les Aigles savent ce qu’il leur reste à faire.
François-Xavier Valentin