Cent dix matches de Ligue 1, cent treize de Ligue 2. Vincent Planté a de l’expérience à revendre. Une expérience qui est mise au service de l’Étoile Rouge depuis cet été. Une expérience qu’il s’est forgé depuis ses débuts et au cours de quatorze années de carrière au plus haut niveau. Vincent Planté débute le football dans la région lilloise, très jeune, à l’âge de six ans à l’US Marguettes. Passionné de sports, Vincent a touché à tout. "Je faisais pleins de sports. J’ai joué au basket, j’ai fait de la gymnastique, du rink-hockey car un oncle était président d’un club, et aussi de la natation !" Alors pourquoi le football ? "C’était le sport où je m’étais fait le plus d’amis et quand on est jeune, c’est important d’être là où on est le mieux." Et très vite, le natif de Lille prend possession des cages. "À l’époque, personne ne voulait aller dans les buts ! On a pris le plus grand et c’était donc moi (rires) !" Un choix qui s’est alors imposé comme une vocation. Considéré comme un des meilleurs portiers, Vincent Planté a donc commencé très jeune dans les buts. "Je m’y sens très bien ! En fait, le père de mon meilleur ami était entraîneur des gardiens, c’était mon premier coach. Cela a créé des liens encore plus fort entre nous, et aujourd’hui encore je le considère comme mon frère. On est toujours en contact, ils viennent me voir, me conseiller. Il m’a appris pas mal de chose et si j’en suis là, je pense que c’est grâce à lui."
La belle aventure caennaise
À onze ans, Vincent quitte sa région natale pour le centre de formation de l’AS Cannes où il débute sa carrière professionnelle en deuxième division en 1999. Quatre saisons plus tard, il quitte le Sud de la France pour la Normandie et le Stade Malherbe de Caen en 2003 qui évolue alors en Ligue 2. Vincent Planté reste une des figures marquantes de Caen des années 2000. Avec le SMC il va tout connaître, les descentes, les joies des montées en Ligue 1 et des parcours en Coupe. "J’ai deux moments qui me restent vraiment dans ma carrière. La finale de Coupe de la ligue en 2005 perdue face à Strasbourg (2-1) au Stade de France devant 80 000 personnes. On avait réussi à faire déplacer 30 000 Bas-Normands à Paris, c’était énorme ! Et puis il y a le maintien en L1 en 2008 acquis à cinq journées du terme du championnat grâce à une victoire 3-0 face au PSG. C’était une très grosse fête car on nous promettait de lutter jusqu’au bout. Cela nous avait permis de construire plus tôt la saison suivante." Après six années à Caen, Vincent Planté décide de franchir un cap en rejoignant le Forez et l’AS Saint-Etienne en 2009. "J’ai eu cette chance dans ma carrière de jouer dans un grand club. Même si j’ai échoué dans ma quête pour jouer en tant que titulaire, j’ai pu côtoyer des joueurs comme Matuidi, Payet ou Mirallas. C’était une chance, et j’ai pu apprendre." Changement de cap et retour dans le Sud avec une nouvelle expérience en première division avec Arles-Avignon avant de rejoindre la Bretagne et Guingamp en L2 pendant deux saisons.
V. Planté : "On peut faire de belles choses"
Cet été, c’est un nouveau challenge qu’il se fixe avec le club audonien. "Le club évolue et se reconstruit. On a connu un début compliqué avec beaucoup de nouveaux joueurs. Il fallait se trouver, mais pour moi, ce n’est pas une excuse ! On n’a pas su toujours jouer en équipe, les résultats étaient mauvais, et on a eu également de la malchance. Le National est un championnat très compliqué et aléatoire. Maintenant si on reste toujours concentré et appliqué, on peut faire de belles choses." Depuis la défaite face à Colmar (0-1 le 4 octobre dernier), les Audoniens ont enchaîné sept matches sans défaite. Une série qui a débuté avec un nul sur la pelouse du leader, Orléans (0-0). "Ce match a sans doute servi de déclic. Le point nous avait fait du bien. Les matches qui ont suivi ont été intéressants. On a été solide défensivement. Toute l’équipe fait les efforts. Et ensuite on a vu qu’offensivement, ça venait tout seul. Tout le monde travail pour tout le monde."
À trente-trois ans, Vincent Planté dégage autant de sérénité que de force de caractère. Un atout qu’il puise auprès de ses proches. "C’est grâce à ma famille, qui me donne cette envie. Je suis avec ma femme depuis dix-sept ans (marié à Mélanie) et elle me suit de partout, c’est très important pour moi. Le fait d’avoir des enfants (trois enfants) change beaucoup de chose. On se bat et vit pour sa famille et non plus pour soi." Riche d’une carrière remplie et déjà réussie, le portier de l’Étoile Rouge délivre ses conseils pour les futurs gardiens. "C’est un poste essentiel et à part dans le monde du football. On se retrouve tout seul, il ne faut jamais se relâcher. Et si je pouvais dire un mot pour donner envie d’évoluer à ce poste, c’est décisif pour ton équipe. Un seul arrêt à faire dans un match, qui peut donner la victoire à tes coéquipiers !" Ce passionné de la première heure a encore de belles envolées à offrir aux supporters audoniens. "Je joue, je prends du plaisir et on verra quand mon corps ne suivra plus !"
Loïc Revol
Crédit photo : JB Autissier / Panoramic