Né le 16 mai 1912 à Chantilly, Fred Aston est issu d’un couple franco-anglais et baigne dans le milieu des courses de chevaux. Il est d’ailleurs jeune apprenti jockey pendant son adolescence. Assistant son oncle cordonnier à Paris, le jeune Alfred joue au football à Chantilly tous les dimanches dans l’équipe locale, pour le plaisir. C’est alors qu’il s’inscrit un jour au concours des jeunes footballeurs et finit premier. Ce résultat lui permet d’intégrer l’US Chantilly d’abord en équipe junior avant de rallier l’équipe fanion deux ans plus tard. Ses bonnes prestations sont remarquées par le Red Star, alors quadruple vainqueur de la Coupe de France, et il rejoint l’Étoile Rouge en 1932.
Fred Aston, portrait – magazine OMNI
Au sein du Red Star Olympique, l’ailier de formation surprend aussi bien ses coéquipiers que ses adversaires avec ses dribbles rapides et imprévisibles et reçoit de ce fait le surnom de « Feu-follet ». Appelé en Sélection de Paris quelques mois après son arrivée au RSO, le natif de Chantilly s’impose rapidement et son association sous le maillot Vert & Blanc avec André Simonyi marque le football français des années 1930-1940. Sous les couleurs audoniennes, Aston remporte en 1934 le Championnat de France de D2 (et connaît sa première cape internationale la même année), le championnat de la Zone Occupée en 1941 puis soulève la cinquième Coupe de France du Red Star en 1942 contre le FC Sète (2-0). En 1946, il est de l’équipe qui s’incline 2-0 en finale de la coupe nationale face au LOSC.
Red Star Roubaix, 1936-1937
Au sein de l’Équipe de France, il connait trente-et-une capes pour cinq buts. Il est le seul Français appelé dans l’équipe du Continent, qui réunit les meilleurs joueurs européens pour défier l’Angleterre en 1938.
Alfred Aston jouera par la suite pour le RC Paris, avant de retourner au Red Star Olympique, pendant sept ans, de 1939 à 1946. Après la Seconde Guerre Mondiale, « Feu-follet » portera les couleurs d’Angers, du Stade Français, et rejouera une nouvelle fois pour l’Étoile Rouge lors de la brève fusion entre le Stade Français et le Red Star.
Fred Aston avec la Coupe de France, soulevée en 1942.
L’ailier a durant toute sa carrière travaillé à côté pour pouvoir subvenir à ses besoins. Il était employé dans une petite entreprise familiale et artisanale de fabrication d’articles en papier. En 1938, il perd deux doigts de la main droite avec un coup de massicot.
©Collection Gilles Saillant