Reda, tu es arrivé lors de la fin de saison dernière, quelles ont été tes missions depuis ta prise de fonction ?
J’ai rejoint un club qui est en mouvement. On sent en arrivant ici une énergie positive. Que ce soit les travaux de rénovation de Bauer, notre centre d’entraînement à Marville, nos équipes de jeunes ou encore tous les services administratifs, le club est structuré et dans une dynamique positive. Mon arrivée s’inscrit au service de ce processus qui doit nous accompagner vers le haut niveau.
En arrivant en mai dernier, j’ai réalisé un audit du département sportif en étant au plus proche des principaux acteurs que sont les joueurs, le coach, le staff mais également le médical, l’intendance et l’association. Notre travail a été de consolider ce qui se faisait déjà bien, et de travailler sur des axes concrets d’amélioration afin de mettre l’ensemble du groupe professionnel dans les meilleures conditions.
On a renforcé nos ressources humaines avec l’arrivée d’un analyste vidéo (Brahim Merad), et d’un nouveau kinésithérapeute (Thibaut Lacaze), la promotion interne de Rodolphe Rothe-Boll (préparateur physique), les prolongations de Faouzi Amzal (entraîneur des gardiens) et de Sylvain Groseil (entraîneur adjoint en charge de l’optimisation de la performance individuelle) et le renforcement du staff médical, de l’intendance et du recrutement.
Au niveau matériel, nous nous sommes doté de nouveaux outils pour l’analyse vidéo, de trackers de performance GPS, de logiciels de traitement des données d’entraînements, mais aussi de matériel médical. Nous avons également accompagné et renforcé le travail effectué depuis plusieurs saisons par Randy Fondelot pour structurer le département performance du club.
Parmi tes missions, celle à laquelle on pense naturellement en tant que Directeur Sportif, c’est la constitution de l’effectif. Peux-tu nous parler des réflexions qui vous ont amenées avec Habib Beye à faire confiance à ce groupe de 27 joueurs ?
Dans une volonté de s’appuyer sur le travail de la saison dernière tout en consolidant notre projet de jeu, notre ambition était dans un premier temps de conserver une ossature de l’effectif qui avait performé sur la deuxième partie de saison dernière. Ensuite, notre recrutement a été orienté vers des profils permettant d’amener de la compatibilité, de l’équilibre et de l’émulation entre les joueurs pour aller dans le sens d’un projet de jeu ambitieux dans lequel nous souhaitons cultiver l’imprévisibilité.
À cela, on peut aussi y ajouter une volonté certaine de continuer à s’appuyer sur des joueurs issus du territoire, ce qui nous a permis de passer de 40% à 60% de joueurs issus de la région parisienne au sein de l’effectif professionnel, mais aussi d’intégrer des joueurs issus de la formation. Enfin, et c’est notre plus grande fierté, nous avons su constituer un groupe très fort humainement où chacun des joueurs possède en lui une grande motivation à l’idée de réussir dans ce projet.
Tu rejoins le Red Star FC en ayant connu des clubs de Ligue 1 et Ligue 2, quelle est ta vision de ce championnat National que beaucoup d’observateurs décrivent comme imprévisible ?
En étant aujourd’hui dans la peau d’un dirigeant de club qui est en National, je me rallie du côté de ceux qui pensent que ce championnat a besoin d’une réforme. On a des clubs qui travaillent de mieux en mieux, qui se structurent, qui répondent aux exigences du monde professionnel, et on a besoin que notre championnat soit en phase avec ce niveau d’exigence.
À l’échelle de notre club, nous avons pris le parti d’aller dans le sens de cette professionnalisation afin de sortir définitivement de cette forme d’amateurisme qui plane parfois sur notre championnat.
Cette saison, malgré des vents contraires à certains moments, nous avons globalement le sentiment d’avoir opté pour le bon chemin, celui qui nous emmènera à atteindre nos objectifs.
Alors que la 29ème journée s’est ouverte hier, les cinq premières équipes se tiennent en 7 points, et toutes les autres formations ont encore un objectif, comment vois-tu la fin de cette saison ?
C’est une configuration inédite, 33% des équipes descendront en N2 à la fin de la saison. Il reste six matchs et tout le monde joue encore quelque chose. Depuis le 28 juin, date de la reprise, on a travaillé pour pouvoir être aujourd’hui dans cette position. Mais il ne suffit pas de dire : « on joue la montée » pour y arriver. Il faut être bien conscient du travail qui a été effectué par tout le monde. Et si cet été, on nous avait proposé ce scénario de fin de saison pour aller au bout de notre ambition, on aurait signé. Aujourd’hui, on est dans la bataille finale avec des matchs passionnants à jouer, des émotions à vivre et à transmettre. On doit jouer ces matchs avec l’énergie du projet du Red Star.
Sur quoi vont se jouer les 6 dernières rencontres ?
On ne doit compter que sur nous-mêmes, sans faire de projection sur le nombre de points que les autres équipes vont prendre. Nous devons nous appuyer sur notre façon de jouer qui est notre socle commun depuis le début de la saison et jouer ces rencontres avec ce « quelque chose en plus ». Tout le monde doit aller puiser au fond de lui afin de nourrir notre force collective. Vivre une montée est un événement exceptionnel et inoubliable pour chacun des acteurs et il faut que l’on se serve de cette énergie, surtout quand on sait qu’on peut désormais jouer à Bauer avec notre public en Ligue 2. Toutes les forces vives du club sont quotidiennement actives et mobilisées, ce qui génèrent une transmission d’énergie positive de manière contagieuse.
Crédit photo : @benlorph