Durant la saison 1979-1980, au cours de laquelle le Red Star évoluait en Division d’Honneur, les caméras d’Antenne 2 (France 2 aujourd’hui) s’étaient posées au Stade de Paris. Pour son émission culturelle « Mi-fugue, mi-raison », combinant divertissement et réflexion, Patrice Laffont avait imaginé une rencontre de football entre chanteurs et journalistes, fil rouge destiné à illustrer le sujet du jour, « la compétition ». C’est ainsi que le public de Saint-Ouen avait pu voir évoluer les « footballeurs » Michel Fugain, Daniel Balavoine, Jean-Michel Caradec, Francis Cabrel et le groupe Boney M… et assister à une séquence surréaliste : seul au milieu du rond central, le flegmatique William Sheller, en short, s’accompagnant d’un… piano à queue pour interpréter son dernier succès « Oh ! J’cours tout seul« .
1979-1980 – Mi Fugue-Mi Raison – Boney M
1979-1980 – Mi Fugue-Mi Raison – William Sheller
En 1980, le stade bénéficie encore d’une cour intérieure, protégée de la rue par son légendaire mur d’enceinte, qui sera abattu l’année suivante. En photo, l’international Patrice Lecornu, alors au SCO d’Angers, avait rendu visite à Gérard Laurent, secrétaire de son club formateur.
L’international Patrice Lecornu, à gauche, parlant à Gérard Laurent, secrétaire du Red Star.
Lors de la saison 1981-1982 de retour en D3, le Red Star va accueillir la rencontre amicale entre les Hollandais du PSV Eindhoven et les Portugais du Sporting de Lisbonne et toutes leurs vedettes : les frères Van de Kerkhof, Rüud Geels, Jan Portvliet du côté du PSV ; Zézinho, Jordão, Ademar au Sporting. Le stade municipal a fait le plein et la tribune derrière les buts est proche de déborder !
Le 22 novembre 1981 à Saint-Ouen, devant 1 500 spectateurs qui ont fait la queue aux guichets de longues minutes, la réserve du FC Nantes de Coco Suaudeau vient mordre la poussière (4-2) malgré ses pros Patrice Rio, Thierry Tusseau, Oscar Muller, Christophe Robert et Patrice Lecornu, le régional de l’étape. Leaders invaincus jusque là, les Canaris font les frais du grand retour de Jean-Jacques Amorfini : « Je retrouve mes amis Eo, Chazottes, Dubois et le public de Saint-Ouen qui, je pense, m’estime beaucoup, c’est un retour aux sources. J’ai tiré un trait sur le professionnalisme et j’espère à moyen terme contribuer à la montée du club en Division II. »
Classé premier club amateur de son groupe en Division 3 derrière les pros nantais, le Red Star, entraîné par Georges Eo retrouve la Division 2 quatre ans seulement après l’avoir quittée. Et pour leur premier match de la saison 1982-1983 le 31 juillet, les Redstarmen sont servis. C’est l’Olympique de Marseille qui se pointe à Saint-Ouen ! Devant 4.000 spectateurs, le Red Star ne s’inclinera que 0-1 face aux « Minots » Caminetti , Anigo, Pascal… Et en lever de rideau du derby contre le Stade Français, le public audonien découvrir la jeune équipe féminine du Red Star qui affronte Stains.
Après avoir dû batailler dans les championnats amateurs de DH, D4, D3, le Red Star se retrouve dans l’antichambre de l’élite. Les caméras de la télé s’invitent de nouveau, cette fois pour la retransmission des matchs. Par la suite, d’anciens grands noms se succéderont sur la pelouse de Saint-Ouen : Didier Six (Mulhouse), Serge Chiesa et Jacky Lemée (Orléans), Hugo Bargas (Cuiseaux-Louhans), Jean-Luc Arribart (Reims), Raymond Kéruzoré (Guingamp), Patrick Revelli et Rudi Krol (Cannes) et un futur grand : Jean-Pierre Papin (Valenciennes).
En 1985, c’est l’ancien coach Roger Lemerre qui retrouve l’air de Saint-Ouen pour une saison. Avec un sommet en Coupe de France et la réception des Girondins de Bordeaux (D1), entraînés par Aimé Jacquet. Devant plus de 10.000 spectateurs, les Audoniens ne s’inclinent que d’un but (0-1) face aux vedettes Jean Tigana, René Girard, Thierry Tusseau, Dominique Dropsy…
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