Ces derniers mois il est manifeste qu’un vent d’égalité entre les hommes et les femmes s’est élevé dans notre société. On a vite compris qu’il ne s’agissait pas simplement d’un hashtag bien manié. Ce plafond de verre soi-disant invisible mais bien palpable au-dessus de nos têtes s’était fêlé. Des voix se sont élevées, des langues se sont déliées, des femmes et des hommes sont descendus manifester.
Dans le sport, cette égalité a un train de retard. Fondée en 1919 pour les hommes, la Fédération Française de Football intègre la pratique féminine en 1970. Cette discipline était pourtant déjà populaire chez les femmes dès 1917. Pour celles-ci, pas de traitements de faveur, elles pratiquent le même football, selon les mêmes règles, sans aménagements. Cependant, en termes d’accessibilité, de formation, de médiatisation, de moyens financiers… on ne joue pas sur le même terrain. Changeons les regards et les discours. De mon point de vue, le football joué par les femmes peut se vanter d’être encore vertueux, contrairement à celui des hommes dont les enjeux actuels le font trop souvent sombrer dans un jeu ultra défensif, ou dans des excès de théâtralisation, qui vont jusqu’à bafouer les règles élémentaires du fair-play.
Cette année, nous célébrons la coupe du monde de football « féminine ». La précision est lourde de sens. L’année dernière le masculin était tu. Trop évident : Si vous êtes une femme, veuillez le préciser ; Le masculin ne l’emporte pas qu’en grammaire. Les femmes doivent prouver, combattre les stéréotypes. L’égalité que réclament les sportives se construit ensemble, par la volonté de tous, en se rassemblant, et en collaborant.
Beaucoup de footballeuses attendent plus. Ce désir d’égalité ne peut s’accomplir que si les hommes s’en mêlent : à l’initiative des fédérations mais aussi des clubs. Le Red Star, lui, fondait son équipe féminine il y a maintenant 10 ans. Il a fidélisé aujourd’hui plus de cent joueuses dès l’âge de sept ans, dont certaines ont évolué à échelle départementale et nationale. Cette dynamique de féminisation est aussi appliquée au recrutement, à l’encadrement, à l’administration… pour un football de qualité pour tous mais aussi pour toutes, quels que soient l’âge, ou les origines : égalitaire, et universel.
Le Red Star FC, Adidas et Courir mettent la femme au cœur de leur nouvelle campagne, une campagne destinée aux joueuses, et supportrices de la Coupe du Monde 2019 qui se déroule en France. Si vous ne les entendez pas, regardez- les. Pour que notre équipe soit toujours à la une. Un jour on m’a dit que « La vérité et l’instinct » étaient au cœur du Red Star. Je suis supportrice de ces valeurs au masculin comme au féminin. Ce maillot, en forme d’hommage gris et or, c’est l’orage et les lauriers, la rage de la médaille qui anime les femmes de 2019. Elles n’ont rien à prouver, le respect elles l’ont déjà gagné.
Texte : Margot Lecarpentier
Photos : Njeri Njuguna