Nuké, tu as commencé ta saison avec du retard en raison d’une blessure. Peux-tu nous parler de cette période de réadaptation et du début de saison que tu as vécu ?
J’ai eu une déchirure au mollet au bout d’une semaine et demi de préparation, c’est la première fois que ça m’arrivait. C’est toujours difficile de regarder les rencontres sans rien pouvoir faire, tu as envie d’aider tes coéquipiers mais tu es impuissant. Mais j’ai bien repris, j’ai fait une préparation en décalé mais complète et j’ai commencé mes matchs il y a deux semaines. Contre Grenoble, j’étais prêt, et content de retrouver les pelouses. J’avais hâte de pouvoir tout donner sur le terrain.
Tu as enchaîné avec une nouvelle titularisation une semaine après, avec cette fois le brassard de capitaine, comment as-tu vécu cette rencontre ?
« Grosse surprise pour moi, j’ai su quelques instants avant le match que j’allais être capitaine en raison de l’absence sur blessure de Formose Mendy. C’est toujours une responsabilité particulière à assumer, mais je savais quoi faire. On a évolué dans un nouveau schéma tactique, nous avons énormément communiqué pendant tout le match, pour hisser notre concentration au maximum. D’ailleurs, je n’étais pas loin d’ouvrir le score sur un coup-franc de Teddy (Teuma). Mais j’ai raté ma tête, j’ai à peine effleuré le ballon, et j’ai loupé l’opportunité de marquer mon premier but en professionnel. Ça sera pour une prochaine fois (rire). Sur l’action qui a suivi, le ballon est monté haut et au moment où Dembélé s’apprêtait à dégager, je me dis qu’il y avait un coup à jouer. Je me suis un peu sacrifié, il m’a touché, et l’arbitre a sifflé penalty. Après l’ouverture du score, ça été un long combat, on a été en mode guerrier en essayant de conserver notre avance au score. On y a mis notre cœur, on savait qu’en perdant on risquait de prendre du retard sur nos concurrents pour le maintien.
On va remonter en arrière et reparler d’un épisode qui a marqué tout le club : Dunkerque. Au retour des vestiaires, le jeu n’a repris que depuis quelques secondes, quand tu es violemment percuté, et que tu tombes au sol. Quels souvenirs en gardes-tu ?
Personnellement, je me souviens de la première mi-temps, on faisait un bon match mais on voulait mieux faire en deuxième période, en concluant nos actions. Au moment de la collision, c’est le trou noir. J’ai vraiment retrouvé mes esprits en arrivant à l’hôpital. J’ai regardé mon téléphone et j’avais reçu des centaines de messages et d’appels de soutien : joueurs, staff, famille, amis, supporters. Je suis resté sonné pendant trois jours. Heureusement je n’ai aucune séquelle de ce choc. Paradoxalement j’en garde un bon souvenir. J’ai senti un réel soutien, les joueurs avaient chanté mon nom dans le vestiaire à la fin du match, et avaient posé en photo avec mon maillot. Le match d’après face à Créteil, c’est tout le stade qui a chanté mon nom. Ce sont des moments qui te touchent, et qui génèrent de l’attachement avec toutes ces personnes qui m’ont témoigné leur soutien.
Parlons du futur maintenant, Il y a quinze jours pour préparer le déplacement à Clermont et la réception d’Orléans, deux équipes qui connaissent très bien le championnat. Comment te projettes-tu par rapport aux prochaines échéances ?
On va jouer une équipe de Clermont qui évolue depuis de nombreuses saisons en Ligue 2 et qui a terminé sixième l’année dernière. On espère prendre des points à l’extérieur pour continuer une série positive. J’espère que la victoire face à Ajaccio a créé un déclic. Quand une série est négative et qu’une victoire casse cette mauvaise dynamique cela signifie que les bons ingrédients ont été mis. On doit se servir de ça comme base pour la suite de la saison. En mettant du cœur à l’ouvrage et de la qualité dans nos matchs.
Crédit photo : Mikael Fakhri