20 ans après, vous voilà de retour au Red Star…
Eh oui, les circonstances ont permis mon retour. Avec la direction, nous avons eu un premier échange informel par téléphone. 48 heures plus tard, je suis venu à Paris pour parler de ce projet. Cela m’a de suite plu. On demande souvent du temps quand on est entraîneur, mais aujourd'hui, nous devons aller vite pour construire une équipe compétitive.
Avec quels objectifs ?
Évidemment, notre ambition première est de retrouver le monde professionnel. Mais il faut faire attention avec les objectifs. Tous les clubs de National rêvent également de montée.
Votre histoire avec le Red Star est particulière. Quels souvenirs gardez-vous de votre passage en 1996-1997 ?
Je n’ai que de bons souvenirs. C’était quasiment la meilleure saison de ma carrière de joueur. Je me souviens d’un match, contre Sochaux à Bauer. Une victoire 6-3. J’avais mis trois buts et donné les trois autres passes décisives. J’étais très impliqué dans le projet. D’ailleurs, je portais le brassard de capitaine, et pour ma première année au club, c’était une vraie marque de reconnaissance. Quand on passe une fois par ce club, on ne peut pas l’oublier. Et quand je suis arrivé à Bauer, des images me sont revenues… Le chemin, de Clignancourt au stade, les vestiaires. On sent qu’il y a de la vie ici. Le Red Star, ça résonne, c’est une appellation. Qui ne connaît pas le Red Star ?
Vous savez que les supporters sont encore plus bruyants qu'il y a vingt ans ?
Je suis déjà revenu à Bauer, notamment quand j’entraînais Quevilly. C’est vrai que l’ambiance est chaude. Il y a un soutien inconditionnel. Moi j’ai eu la chance de l’avoir vécu en tant que joueur, c’est vraiment important. Les supporters portent des revendications, une identité. Quand j’étais joueur et qu’on venait à Bauer, on n'aimait pas car on savait qu’on allait se faire rentrer dedans. Et quand on est joueur du club, on joue de ça. Moi j’ai gagné des matches avec le Red dans le premier quart d’heure. À Bauer, il y a un contexte foot. On sait qu’on va y vivre une bonne soirée foot. À nous d’être redoutable à la maison cette saison.
Quelles seront vos priorités, dans les jours à venir ?
Le plus gros du travail va être de bâtir une équipe. Nous devons recruter tout en respectant ma philosophie de jeu. Mais de temps en temps, il faut être pragmatique. La saison va être très longue, il faut réussir à créer une harmonie.
Vous parliez de votre philosophie. Quel style d’entraîneur êtes-vous ?
J’aime le jeu, le mouvement sur le terrain. Je suis aussi quelqu’un qui aime aller dans les émotions avec les joueurs. Cela m’attire. J'aime utiliser des citations fortes. « Le talent gagne des matches, le collectif des championnats », est l’une de mes préférées. J’adore aussi surprendre les joueurs de temps en temps.
Quels entraîneurs vous ont influencé ?
Dans ma carrière de joueur, j’ai connu vingt entraîneurs! J’aime profondément le jeu, le foot. Je suis un passionné. Jean-Louis Gasset à Montpellier, ou Michel Poisson à Rodez, ont contribué à construire celui que je suis aujourd’hui. Quand on passe à Auxerre et qu’on côtoie Guy Roux, on apprend également. Mais tout ça a évolué. Il faut s’enrichir de plusieurs cultures. J’adore les football hollandais et portugais. Autant dans le jeu, que dans la manière de travailler des entraîneurs.
Le grand public vous connaît pour votre fabuleux parcours en Coupe de France avec Quevilly. Que représente cette Coupe, chère aussi au Red, à vos yeux ?
Je serais vraiment curieux de voir ce que pourrait donner l’engouement populaire autour d’un beau parcours en Coupe de France avec le Red Star…
Propos recueillis par Stephane Colineau et Maxime Eyrignoux
Crédit Photo : Panoramic