C'est bientôt Noël.
Alors, avant de se quitter, pour un mois, je voudrais donner mon top five des romans ou récits consacrés au football.
Jean-Louis Crimon est le premier par ordre alphabétique. Il est nordiste, il a écrit Verlaine avant-centre (aux éditions du Castor Astral), un titre magnifique, un livre simple avec une couverture d'école communale où on retrouve nos émotions d'enfance, l'épopée suédoise et le foot comme on y jouait antan.
Friedrich Christian Delius est allemand et il a écrit Le dimanche où j'ai été champion du monde (aux éditions Fayard). C'est l'hsitoire d'un miracle, la finale de la coupe du monde gagnée par l'Allemagne en 1954, racontée par un garçon de onze ans qui habite un village où son père est pasteur. Il attend avec impatience la finale, il écoute la retransmission à la radio, il succombe à la magie des mots et des noms propres, autant les joueurs hongrois que les joueurs allemands, deux panthéons face à face, il court d'un bout à l'autre du terrain, il joue à tous les postes, il plonge dans les pieds des attaquants hongrois pour préserver la victoire, il répète comme le commentateur c'est fini c'est fini, il parade en short noir et tricot blanc, il chante tout seul, mais surtout il se libère du monde en vase clos qui l'étouffe, il trône sous le tilleul de la place du village.
Peter Esterhazy est hongrois et il a écrit Voyage au bout des seize mètres (aux éditions Christian Bourgois), en suivant la Coupe du monde 2006, mais qui revient sur ses souvenirs de joueur de quatrième division, et qui a beaucoup de belles pages, parfois drôles, sur « le footballeur vieillissant » et – si je me rappelle bien – sur l'expérience du match où il a été au marquage de Florian Albert – un grand numéro 10 et ballon d'or – et n'est toujours pas revenu de la façon dont Albert le mettait systématiquement dans le vent.
David Peace est anglais et il a écrit 44 jours (aux éditions Rivages) où il raconte l'histoire du passage de l'entraîneur Brian Clough à la tête du club de Leeds, en chapitres hantés et litaniques. Cet automne, il vient de récidiver avec Rouge ou mort (aux mêmes éditions) consacré à l'entraîneur mythique de Liverpool des années soixante, Bill Shankly, et bien sûr à son club, à la société anglaise. Attention ! chef-d'oeuvre ! de 800 pages ! mais chef d'oeuvre.
Le cinquième, j'aimerais bien le lire à Noël, depuis que je l'ai vu évoqué dans le numéro 4 de la revue Desports. C'est un roman suisse, écrit en italien, par Giovanni Orelli, Le rêve de Walacek (aux éditions l'Arpenteur), autour d'un joueur de l'équipe suisse à la Coupe du monde de 1938 et à partir d'une oeuvre sur papier de Paul Klee, pas n'importe quel papier, une feuille de journal où figure la composition de deux équipes de football.
Mystère et magie du football et de l'art – qui rime avec Red Star. Et joyeuses fêtes à toutes nos vedettes. Comme à nous tous. Et pour 2015, je garde en réserve Le vainqueur de coupe, la finale de 1957 vue par Rachid Boudjedra (en poche).