Le Regard de Chambaz

Le Regard de Chambaz | Red Star Football Club

La 6ème chronique de l'écrivain en résidence

Découvrez la 6ème chronique de Bernard Chambaz sur le prix Jules Rimet qui s'est déroulé hier au stade Bauer. Ce prix littéraire a récompensé Lola Lafon pour son roman, La petite communiste qui ne souriait jamais. Retrouvez également les photos de la délibération et de la cérémonie de récompense.

  Les semaines se suivent et se ressemblent – tant mieux : le Red Star gagne et la litté­rature est à l'honneur. 
  Elle l'est à travers le prix Jules Rimet – le nom du fondateur du Red Star et –acces­soirement– créateur de la Coupe du monde de football nommée aujourd'hui par dé­faut Mondial. On imagine un vieux monsieur, en manteau, costume trois pièces et haut-de-forme, comme les photographies tendent à le montrer. On oublie que – ce fa­meux 21 février 1897 – il a tout juste vingt-trois ans quand, avec son frère Modeste – c'est un prénom – et deux copains, il fon­de ce club au nom anglais.
  
Lors de la remise du prix, Raymond Domenech – auteur d'un sacré best-seller – m'a raconté que pendant toutes les années où il était venu jouer au stade Bauer il venait jouer contre le « Red Star » et qu'il avait réalisé, quand il y était revenu pour la pre­mière fois comme entraîneur, que ce nom signifait l'Etoile Rouge. Ce prix, le jury l'a remis à Lola Lafon pour son roman La petite communiste qui ne souriait jamais, une histoire qui ne se passe pas à Saint-Ouen mais en Roumanie. La petite communiste en ques­tion est Na­dia Comaneci, la gymnaste qui a ébloui le monde entier aux jeux olym­piques de Montréal l'été 1976.
  
Une gymnaste succède ainsi à deux cyclistes au palmarès et ren­voie à l'année pro­chaine – au mieux – le couronnement d'un roman consacré au football. Il est vrai que le fabu­leux Rouge ou mort de David Peace – qui ne se passe pas non plus à Saint-Ouen mais à Liverpool  – ne pouvait pas figurer dans la sélection.
  
Cette semaine, les jeunes joueurs ont poursuivi l'expérience du "lab" sous la ba­guette –magique – d'Hafid Aggoune autour des trois livres en lice pour le prix. Ils ont appris à connaître et Nadia et Garrincha – l'ailier brésilien, qu'ils ne connaissaient pas encore, un prince du dribble ou de l'esquive, toujours le même, qu'il réussissait dans un mouchoir parce qu'il avait une jambe plus courte que l'autre. Garrincha est le nom portugais d'un petit oiseau virevoltant que lui avait donné sa soeur. Chez lui, on l'ap­pelait également l'Ange aux jambes tordues et même la Joie du peuple.
  
Les jeunes ont écrit des quatrièmes de couverture, ces petits textes au dos des livres – qu'ils auraient pu écrire – rédigés pour in­citer le lecteur à s'y plonger. Parmi mes préférés, il y a La mort qui changea tout par Mathis Mgabaré ; je serais prêt à acheter un livre qui commence par « Tout commence lors d'un tournoi de football qui débute un hiver, en Ukraine» – surtout si le club se nomme le FC Solitaire. Les disparus par Mohamed Haddouch attire aussi l'attention et se présente comme un thriller. Quant à l'ensemble, il nous offre un joli tour du monde.  
   
Il paraît que parmi ces écrivains en herbe, Alexandre est déjà un gardien de but très doué, notamment pour arrêter les pénaltys . Mais il y aurait encore beaucoup à dire sur Jules Ri­met – le premier président. Ce sera pour une autre fois. Les présidents – comme les gardiens et les écrivains – sont un sujet de choix.

Découvrez la gallerie photo du Prix Jules Rimet en cliquant ici.



Voir les autres articles