L’engagement du Red n’a rien d’une posture, c’est la conviction renforcée d’année en année que l’orientation sexuelle, quelle qu’elle soit, ne doit pas changer la perception du footballeur. Les chiffres révélés en début de semaine dernière sont pourtant préoccupants : les footeux sont beaucoup moins tolérants que la moyenne des Français et presque la moitié d’entre eux (41%) avouent des pensées homophobes. Une tendance encore plus marquée chez les jeunes des centres de formation où ils sont 51% à être hostiles aux homosexuels. Des données tirées de l’étude commandée cette saison par le Paris Foot Gay et à laquelle a participé le Red Star. Seul club de National (avec Boulogne-sur-Mer) à avoir accepté de mener l’enquête, l’équipe de Saint-Ouen a administré le questionnaire à l’effectif senior. Les réponses anonymes et confidentielles des 121 joueurs interrogés (treize équipes (L1, L2, National) concernées) ont ensuite été compilées par le psychologue du sport Anthony Mette.
Les résultats ont été dévoilés lors d’une conférence de presse à l’hôtel de ville de Paris la semaine dernière. Le verdict est sans appel : les préjugés ont la vie dure et le discours des footballeurs restent empreint d’une certaine homophobie comme l’ont souligné les diverses intervenants à la tribune. Bruno Godart, auteur de Sex Football Club, Pascal Brèthes, président du Paris Foot Gay, Jacques Lizé, responsable éducation b. yourself, Fanny Marie Brisdet, avocate et conseillère de la Fédération néerlandaise de football, et Louise Englefield, présidente de Pride Sports (Angleterre) accompagnaient Anthony Mette dans l’analyse des résultats. Ils ont tous souligné la nécessité "de sortir du déni" et de mener des "actions pédagogiques". Un impératif qu’a bien compris le Red qui participe depuis deux ans au tournoi U13 du PFG contre les discriminations. Une façon de montrer que face à l’intolérance, l’Etoile Rouge sera toujours en première ligne.
François-Xavier Valentin