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Entre Etoile Rouge et Ile de beauté


Entre l'Etoile Rouge et l'Ile de beauté, il existe une relation longue, ancienne et tumultueuse. Si certains des plus beaux exploits de l'histoire du club se sont joués contre des équipes corses, d'autres épisodes ont laissé des souvenirs moins marquants. A deux jours des retrouvailles avec le CA Bastia, retour sur LE match entre les deux clubs qui a marqué la décennie et rappel des principaux chapitres corsico-audoniens.

1966 : Des débuts difficiles

Pour l’Etoile Rouge, la Corse naît entre 1966 et 1967. Hasard de l’histoire, le Red Star, qui jusque là ne s’était jamais déplacé sur l’ile de beauté en championnat,  se rend cette saison une fois à Bastia (affronter le Sporting) et une fois à Ajaccio (rencontrer l’ACA). Des débuts difficiles puisque le club de Saint-Ouen alors en D2 s’incline à deux reprises (sur le score identique de 1-0 en faveur des insulaires). Il faut attendre 1971 pour trouver trace d’un succès audonien en terre corse (0-1 à François Coti contre l’ACA). Une victoire historique, la seule glanée sur un terrain corse jusqu’à présent, si l’on excepte celle obtenue sur tapis vert (0-3) face au CA Bastia en janvier 2011. Ce n’est que récemment que le Red semble avoir inversé la tendance : ses deux dernières visites en Corse ont été convaincantes (nul au Gazélec l’an dernier, nul (et finalement victoire sur tapis vert) au CAB la saison précédente). Calme, appliqué et sérieux lors de ces venues, le club de Saint-Ouen tient peut-être la méthode pour s’imposer cette fois-ci. D’autant que s’il a souvent subi à l’extérieur, il règne en maître à Bauer face à tous les représentants du drapeau à la tête de Maure (14V, 8N, 3D dans son histoire). Son bilan face au CA Bastia est d’ailleurs remarquable depuis leur première confrontation (trois matches, trois victoires).

Vendredi 13 mai 2011 : Magique !

Un an, neuf mois et un peu plus de trois semaines ont passé depuis cette douce soirée de mai. Si près et pourtant si loin. Bauer avait encore sa pelouse naturelle, Stéphane Taponnier et Hervé Ghesquière à qui la rencontre était dédiée n’avaient eux pas encore été libérés et le Red Star évoluait toujours en CFA. Ludovic Fardin et Mamady Kébé étaient déjà titulaires, et l’Etoile Rouge s’apprêtait à disputer une rencontre décisive face au leader du championnat. Pour l’occasion Saint-Ouen avait été recouverte d’affiches présentant le match et le club s’était mobilisé offrant à tous ses licenciés deux places pour la rencontre. 2124 supporters s’étaient massés dans les tribunes colorées en vert et blanc. Un engouement réel et sonore à peine refroidi par l’ouverture du score des Corses par Fofana (0-1, 24e) ni par la malchance récurrente des Audoniens incapables d’égaliser avant la pause. L’espoir de monter en National était pourtant en train de s’envoler mais Bauer ne doutait pas. L’égalisation de Beziouen sur un service en or de Nkoum lui donnait une première occasion d’exploser (1-1, 58e). Que dire alors de la réaction qui suivit le but de Ngam (2-1, 79e) ? Incandescente, survoltée, l’arène audonienne basculait dans l’ivresse. Le carton rouge du cabiste Ouedraogo (89e) et les cinq minutes d’arrêts de jeu ne changeaient rien à l’affaire. L’Etoile Rouge avait repris sa place sur les cimes du groupe A.

Des personnalités fortes

Joueurs et entraîneurs corses n’ont pas été pléthore dans la longue histoire du Red mais tous ont laissé une empreinte différente. Si les tacticiens ont eu du mal à se faire adopter : ni François Cicollini (2008-2009) ni Athos Bandini (2011) n’ayant eu les résultats escomptés ; les joueurs corses ont souvent été chéri de Bauer grâce à leur combativité. Que ce soit Toussaint Leandri, l’enfant de Propriano, demi de l’Etoile Rouge pendant deux saisons (1953-1955), Charles Orlanducci, le lion de Vescovato, prêt à tout pour le Sporting et venu jouer sous le maillot du Red le temps de son service militaire (1971-1972) ou plus récemment Jean-Jacques Mandrichi, buteur pour son premier ballon touché sous les rayures verte et blanche, tous ont fait l’unanimité. Le nouveau numéro 15 aura d’ailleurs la mission de guider l’Etoile Rouge à Erbajolo, dans une ville qu’il connaît par cœur.

François-Xavier Valentin

Crédit photo : Philippe Le Brech



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