Le journaliste Laurent Jaoui et son équipe ont suivi les Audoniens pendant la première quinzaine de janvier. Entre la réception de Marseille au Stade de France et le match contre Rouen à Bauer, ils ont vécu le quotidien du club Vert et Blanc, caméra au poing. Avant la diffusion samedi à 13h40 sur Canal Plus, il nous en dit plus sur ce reportage très attendu !
Il y avait de nombreux clubs amateurs engagés en trente-deuxième de finale de la Coupe de France, comment vous est venue l'idée de consacrer un sujet au Red Star ?
J'y réfléchissais depuis longtemps, le tirage de la Coupe de France a été un déclencheur qui a permis d'accélérer les choses. L'avantage que possède le Red Star, c'est son nom. Tout le monde connaît ce club et a un souvenir lié à son histoire. Par rapport à cela, on voulait montrer qu'en 2012, en dépit des soubresauts qu'il a pu connaître, le Red Star était toujours debout, avec un projet ambitieux. Le but de notre démarche, c'était de faire une photographie du club aujourd'hui, voir ce qu'il était devenu dans le paysage footbalistique français.
Intérieur Sport est reconnu pour la qualité de ses reportages, mais reste traditionnellement assez éloigné de l'univers du football, pour se consacrer à des sports moins médiatiques, le Red Star apportait une vision différente du ballon rond ?
Disons que nous voulions réaliser une véritable plongée dans le quotidien d'un club. L'actualité du Red Star s'y prêtait. Pour nous, c'était même l'occasion idéale de voir comment vivent et se préparent des footballeurs qui ne sont ni amateurs ni professionnels. L'objectif était vraiment d'être en immersion totale et de montrer que le National est un championnat intéressant. C'est un niveau un peu hybride mais il gagnerait à être mieux mis en valeur médiatiquement. Le Red Star, pour nous, c'était l'opportunité d'avoir une vision du football de "base", sans que cela soit péjoratif, une vision non déformée d'un football populaire.
Au-delà du match contre Marseille, vous avez suivi l'équipe jusqu'à la rencontre contre Rouen, pourquoi ?
C'était un véritable choix éditorial. Pour nous, cela n'avait aucun intérêt de se limiter au trente-deuxième de finale. Nous voulions vraiment montrer quel était le match important sportivement. La Coupe de France tenait lieu de bonus, de rendez-vous avec le département et avec le public, cela a permis de renouer avec une certaine tradition du club dans cette compétition mais c'était quelque chose d'exceptionnel qui ne reflète pas vraiment le quotidien du Red Star. Le quotidien, c'est le championnat.
Le match contre Rouen avec un suspense insoutenable et une victoire dans les arrêts de jeu apporte une touche finale parfaite pour le reportage ?
C'est sur, c'était inespéré. Pendant soixante-dix-neuf minutes, je me suis dit qu'on allait devoir conclure sur une défaite, une note un peu triste pas vraiment en accord avec les deux semaines qu'on avait passées. Finalement, on a eu le droit à dix dernières minutes exceptionnelles, une victoire au finish, et forcément de belles images de joie.
Comment l'équipe vous a-t-elle reçue ? Dans un contexte de préparation, filmer chaque instant sans déranger, cela ne doit pas être facile à gérer ?
Sincèrement l'accueil a été superbe, inégalable même. Très vite, nous nous sommes sentis adoptés, presque faisant partie du club. J'ai pris la parole en début de stage à Lorient pour expliquer aux joueurs ce qu'on voulait faire. Ils ont adhéré en faisant complètement abstraction de la caméra. Jamais personne n'a réclamé qu'on arrête de filmer. Pendant deux semaines, nous étions du Red Star. On s'est rendu compte qu'humainement ce club était exceptionnel. J'espère que cela transpirera dans le reportage.
Retrouvez "Etoile du Nord", réalisé par Laurent Jaoui, dans Intérieur Sport, ce samedi, à 13h40 sur Canal Plus (durée : 27 min).
Propos recueillis par François-Xavier Valentin
Crédit Photo : Philippe Le Brech