Epargné physiquement tout au long de sa carrière, l’indestructible Bertrand Abissonono connaît en ce moment l’épreuve d’une blessure de longue durée. Indisponible depuis trois mois suite à une pubalgie contractée cet hiver, le défenseur audonien prend son mal en patience. Entretien.
Comment évolue ta blessure contractée début janvier ?
Pas très bien. J’ai repris l’entraînement cette semaine car je n’avais plus mal, hélas j’ai ressenti exactement la même douleur quand j’ai essayé de forcer un peu. Donc je suis arrêté à nouveau. Au début, on avait diagnostiqué une déchirure aux adducteurs, finalement il semblerait que ce soit une pubalgie. Ce genre de blessure met longtemps à se résorber, c’est assez dur à accepter. Je dois voir le docteur samedi et passer des examens en début de semaine prochaine.
Tu as rarement été blessé depuis ton arrivée ici, c’est une situation compliquée à vivre ?
Disons que c’est difficile car je n’ai pas l’habitude. J’ai été habitué à disputer presque tous les matches chaque saison sans jamais ressentir la moindre gêne. Là, j’ai l’impression d’abandonner l’équipe et de ne pas pouvoir aider mes coéquipiers alors que le club a un sacré défi à relever. J’essaye de relativiser en me disant que si je dois stopper ma saison, ce sera pour bien préparer la suivante et me soigner complètement.
L’équipe se bat pour se maintenir cette saison, quel regard portes-tu, toi qui a plusieurs fois porté le brassard ?
J’ai confiance dans le groupe. Pas plus tard que ce matin, je discutais encore avec certains joueurs et j’ai senti qu’ils étaient concernés. Si chacun prend conscience individuellement de la situation en se demandant : "Est-ce que je peux apporter plus ?" alors nous serons sur le bon chemin. Il ne faut pas oublier que nous revenons de très loin. On n’a pas envie d’avoir fait tous ces efforts pour tout gâcher maintenant.
L’année dernière tu as connu le CFA, cette saison le National, à quel niveau la différence s’est-elle fait ressentir ?
Dans l’exigence de concentration, cela n’a rien à voir. En CFA même si tu es un petit peu moins bien, tu peux réussir à t’en sortir. En National, la moindre petite saute de concentration se paye cash. Ensuite en ce qui concerne l’état d’esprit, ça se ressemble, le niveau est assez homogène, c’est souvent l’équipe la plus forte mentalement qui l’emporte. Il faut arriver sur le terrain en se disant qu’on est capable de renverser des montagnes, qu’on veut tout casser. On a su le faire en fin de saison l’an passé et depuis le début de la phase retour cette année, il ne faut surtout pas le perdre.
La DHR est première de sa poule, tu les as souvent affronté avec l’USMA dont tu es coach, ce classement te surprend ?
Absolument pas ! J’ai d’ailleurs souvent dit à Seb (Sébastien Robert, entraîneur de la DHR) qu’il avait une jeune et belle équipe armée pour jouer les premiers rôles. Il faudra néanmoins qu’il soit vigilant jusqu’au bout car les matches, dans cette division-là, peuvent vite tourner au traquenard.
Un mot pour finir sur tes fonctions d’entraîneur à l’USMA (2D) ?
Les choses se passent plutôt bien, on lutte pour enchaîner une troisième montée consécutive. Le rôle de coach est un poste que j’apprécie énormément, je compte d’ailleurs passer mon brevet d’Etat l’an prochain. Au quotidien je me sers beaucoup de ce que j’ai appris au contact de mes entraîneurs successifs. Je pense que Vincent (Ndlr : Doukantie) a quelque chose dans sa manière d’aborder les matches. Il sait motiver les joueurs sans élever la voix, en trouvant les mots justes. J’essaye de l’imiter dans ce domaine.
Tu seras samedi à Bauer pour encourager le Red ?
Evidemment ! D’ici la fin de saison, on va affronter quelques uns de nos concurrents directs et on ne va pas nous servir les points sur un plateau. Les gars ont besoin de tout le monde derrière eux. J’espère que les supporters continueront à nous soutenir.
François-Xavier Valentin
Crédit photo : Icon Sport