Zoom sur l’échauffement

Zoom sur l’échauffement | Red Star Football Club

R.Fondelot : "Se mettre en situation de match dès l'échauffement"

Avant de disputer trois derbys dans les trois prochaines journées (à Poissy, contre Aubervilliers et à Noisy-le-Sec), le préparateur physique du Red Star,  Randy Fondelot nous présente une partie de son travail : l’échauffement d’avant-match, moment décisif où les joueurs  se préparent, individuellement et collectivement, à réaliser une performance.

Randy, peux-tu nous présenter les objectifs de l’échauffement réalisé par les joueurs avant un match ?        
Nous nous concentrons sur trois objectifs. Tout d’abord, sur le plan musculaire, le but est d’élever la température à l’intérieur des muscles pour que ceux-ci soient prêts à effectuer une action explosive. Cela permet aussi de diminuer le risque de blessure et d’augmenter la température générale corporelle. Ensuite, l’échauffement « cardio » permet de déclencher le système d’aérobie. Ce dernier comprend un temps d’inertie de 3 à 4 minutes avant de se mettre en place. Pour comparer, prenons  une voiture 16 soupapes et un TDI. La première bénéficie d’une grosse puissance mais va vite s’épuiser tandis qu’un TDI va développer une certaine puissance tout en s’économisant. C’est le même principe avec l’aérobie. Cette seconde phase facilite la stabilisation de la fréquence cardiaque et permet aux joueurs de récupérer tout en répétant un maximum d’effort à haute intensité. Enfin, sur un plan mental, dans un premier temps, je demande aux joueurs d’être centrés sur eux-mêmes, concentrés sur leurs corps et leurs sensations. Dans un deuxième temps, je leur demande de bien se remémorer les différentes consignes qu’ils ont reçues. Enfin, j’insiste sur le fait qu’ils doivent commencer à se mettre en situation de match dès l’échauffement.

De quelle manière le travail est-il organisé entre Hugo (entraîneur adjoint),  José (entraîneur des gardiens) et toi ?
José démarre l’échauffement des gardiens en solo. Il agit seul pendant que j’intègre les remplaçants à l’échauffement général pour qu’ils puissent ensuite effectuer des centres et des tirs sans se blesser  sous la conduite de José. Avec Hugo, nous alternons : je démarre avec les exercices généraux pendant un quart d’heure, Hugo les récupère pour quinze minutes de travail purement technique comme la conservation du ballon. Pour terminer, ils reviennent vers moi pour réaliser un travail d’explosivité et de vivacité. Le but est d’effectuer une course le plus rapidement possible sur une distance courte. Les thèmes peuvent varier : les joueurs partent assis, de dos ou effectuent des mouvements au préalable. Mais la finalité reste la même : une course rapide sur quelques mètres. Cette dernière étape met également l’accent sur le temps de réaction en plus de la vitesse d’exécution.

Quels sont les exercices que tu utilises régulièrement pour l’échauffement ?
Nous modifions les exercices à chaque match. Cela dépend du contexte du match. Quand nous disputons un derby et donc un match où les duels sont plus nombreux avec beaucoup d’intensité, j’organise des ateliers où les joueurs sont en opposition physique, en duel dès l’avant match.

Quelle est la part d’aspect psychologique lors de cette étape d’avant match ?
Elle est très importante, aussi bien dans le discours que sur les ateliers. Je les mets en situation et j’attire leur attention sur la concentration. L’imagerie mentale est utile. Sur un atelier où les joueurs slaloment entre les coupelles, je leur dis qu’ils sont en match et qu’ils doivent considérer la coupelle comme un adversaire, une fois qu’ils en ont passée une, il faut franchir la seconde et aller jusqu’au bout.

Que prévois-tu pour les remplaçants qui partent s’échauffer en cours de match?
Habituellement, les remplaçants partent s’échauffer en  début de seconde période. Cinq minutes avant leur entrée en jeu, nous leur demandons d’élever le rythme cardiaque par des actions explosives, plus rapides. Afin d’être prêts à fournir les efforts quand ils entreront en jeu. Après, il y a le cas des blessures que l’on ne peut pas planifier. Sur la blessure de Diango contre l’US Quevilly, nous avons fait entrer un joueur rapidement.

Est-ce que l’échauffement change selon le contexte du match ?
Tout à fait, la température extérieure joue par exemple un rôle. En été, les muscles chauffent plus rapidement, les joueurs fatiguent plus vite, et je vais donc privilégier un échauffement plus rapide pour aller directement à l’essentiel. En hiver, il sera plus long pour permettre aux muscles de bien chauffer. Après, selon le contexte des matches, nous mettons en place des ateliers pour développer une agressivité positive, dans le bon sens, où l’essentiel pour les joueurs sera de gagner des duels, ce que j’appelle l’agressivité positive.

Propos recueillis par Bruno Bézier
Crédit photo : Philippe Le Brech



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