La Coupe du monde vue par le Red
Les deuxièmes matches de compétition, les joueurs, les actions, les satisfactions et déceptions audoniennes, sans oublier le parcours des anciens joueurs du Red en terre Bafana Bafana.
• Le joueur des deuxièmes matches
> David Giguet, entraîneur adjoint CFA
Diego Forlán. C’est le joueur que j’ai trouvé le plus influent au sein de sa sélection. Le premier but qu’il inscrit sous la barre symbolise sa détermination. C’est le leader de sa sélection, et je pense qu’en plus, il l’assume bien, en tirant l’équipe vers le haut. J’ai bien aimé le mexicain à la tête de bébé, Giovanni, que j’ai trouvé très actif, déterminé, intelligent dans ses déplacements, judicieux dans ses choix. Il a été très productif face à la France.
> Randy Fondelot, préparateur physique CFA
David Villa. Il était attendu, et il arrive à assumer son statut. J’aime ce genre d’attitude.
> Sébastien Robert, entraîneur U19
Je reste fan de football espagnol. Le meilleur joueur à l’heure actuelle, c’est Xavi. Il touche énormément de ballon dans un match, et il en perd peut-être deux. L’Espagne forme ce type de jouer car c’est dans leur mentalité. Nous nous préférons former des joueurs qui mesurent deux mètres, et qui ont les pieds carrés. Des récupérateurs de métier, comme il y a dix ans. Ils taclent, mais quand ils ont le ballon, ils n’ont pas d’idée. Il n’y a donc pas de création. C’est de la faute de tout le monde, nous compris, éducateurs : arrêtons de recruter des mecs qui sont grands et athlétiques pour en faire des joueurs de football. Sachons leur conseiller de faire du basket, car le football c’est l’agilité, la vivacité, et la technique. On peut gagner des duels en mesurant un mètre soixante si on est agressif, dynamique. L’année prochaine, le plus grand joueur des U19 du Red fera un mètre soixante-dix (rires) !
• L’action à retenir
> David Giguet
Le débordement de Kaká, suivi de son centre en retrait sur le but d’Elano. C’est un but classique, un but d’école, mais il démontre qu’il n’y a pas besoin de faire des choses très compliquées. Kaká est côté gauche, il fixe le défenseur, il parvient à prendre le dessus, et centre en retrait. Elano coupe et marque du plat du pied. Tu veux être efficace, sois simple. Surtout dans la zone de vérité. J’aime le côté spectaculaire du football, il faut un peu de folie, de créativité, mais je pense que dans la surface un bon plat du pied vaut tous les gestes compliqués.
> Randy Fondelot
Le troisième but du Portugal face à la Corée. Il y a un décalage côté gauche. ábio Coentrão s’empare du ballon et adresse un centre au deuxième poteau, et Hugo Almeida coupe de la tête. Coentrão fait le bon choix en centrant en première intention, et son partenaire fait également le bon choix dans sa course et dans l’exécution du geste final.
> Sébastien Robert
Ca part toujours du même, Xavi, qui prend appuis, et donne à Villa. Dans la surface de réparation, il y a deux passes dans l’intervalle. L’attaquant, plutôt que de se retourner, rejoue avec son partenaire. Il y a a peu près cinq passes dans la surface, et ça finit par un tir contré. C’était une action très rapide, à une touche de balle. Ca veut dire qu’il y a du mouvement, et de la qualité technique et de l’intelligence pour « voir avant ».
• La satisfaction
> David Giguet
Le fait que des soit-disant petites nations viennent titiller les grosses. C’est toujours l’histoire du Petit Poucet. C’est la beauté du football.
> Randy Fondelot
L’Espagne. J’aime beaucoup leur jeu, et les joueurs de ballon qui composent cette sélection. Ils ont eu du mal à trouver Torres que j’ai trouvé un peu en difficulté sur ce match, à la peine pour s’intégrer dans l’animation, mais ils se sont bien repris dans l’ensemble. Je n’ai pas eu peur après le premier match, ils ont juste eu besoin de temps pour rentrer dans leur Coupe du monde. Mais on reconnaît les grandes équipes à leur sérénité. J’ai également beaucoup aimé le schéma tactique du Mexique qui a posé un problème insoluble à l’équipe de France. Le positionnement des trois attaquants libérait les couloirs, et les Bleus n’ont pas su trouver la solution tactique à l’opposition. Au-delà de la déception patriotique, c’est un match qui mérite d’être revu. J’ai adoré.
> Sébastien Robert
J’ai apprécié que les équipes se lâchent davantage. Ils ont été un peu plus vers l’avant pour jouer la gagne alors que les premiers matches étaient avant tout des matches d’observations à ne pas perdre. Le Portugal, l’Espagne, le Brésil et l’Argentine ont un peu accéléré. Avec les talents dont ils disposent, ça fait des buts.
• La déception
> David Giguet
Elle est plus qu’évidente : la France. C’est difficile de donner un avis parce qu’il y a des choses que l’on ne maîtrise pas, mais c’est franchement attristant. Pour que la situation au sein de ce groupe soit aussi grave, il y a forcément des antécédents qui remontent à bien avant le début de la Coupe du monde. La situation est surréaliste, et le plus dommageable est qu’on est en train de tourner la France en ridicule.
> Randy Fondelot
Le manque de réaction de l’équipe de France face au Mexique. A la mi-temps on peut essayer d’apporter une solution, mais elle n’est jamais arrivée. C’est en ce sens que nous avons été faible.
> Sébastien Robert
Les équipes européennes, comme la France, la Suisse, la Grèce, l’Italie ou l’Angleterre ont encore fait preuve d’une qualité de jeu médiocre. On joue petit bras, sur l’erreur de l’adversaire avant de songer à créer du jeu. Il n’y a pas de création, et pas d’identité de jeu.
• Le mondial des anciens du Red Star
A la surprise générale, Raïs M’Bolhi a été titularisé pour garder les buts de l’Algérie contre l’Angleterre. Il est parvenu à capter de nombreuses frappes des 25-30 mètres de Rooney, Gerrard ou Barry, mais surtout, il s’est illustré par un superbe arrêt sur une frappe croisée de Franck Lampard, à la 33e minute. Il n’a encaissé aucun but!
Adlène Guedioura est entré en jeu à la 80e minute. A cet instant, l’Angleterre ne jouait que dans le camp algérien pour inscrire le but de la victoire. Adlène a aidé ses coéquipiers dans l’effort défensif et n’a malheureusement pas eu l’occasion d’apporter le danger devant le but de David James.
Habib Bellaïd n’a pas encore eu l’opportunité d’entrer sur les pelouses de la Coupe du monde.
Côté équipe de France, Abou Diaby a été aligné en tant que titulaire contre le Mexique.
Enfin, Alexandre Songétait lui aussi titulaire pour le deuxième de sa sélection, le Cameroun, contre le Danemark. Son sauvetage in extremis à la 42e minute n’a pu que retarder la défaite des Lions Indomptables.
Michaël Grossman et David Palaysi
