Deux mois après son opération chirurgicale, le latéral gauche du Red fait le point sur son travail de rééducation…
A quel stade ta rééducation en est-elle ?
Je suis à Taverny, le centre dans lequel exerce le docteur Lefèvre, jusqu’à la fin du mois d’avril. Après, je pars à Capbreton pour un mois. Il n’y a pas du tout de repos. Il y a sept heures de travail par jour, très intenses. Musculation de la jambe, quadris, ischios… Tout ce qui permet de retrouver un peu de force musculaire.
Quel sont les méthodes de travail auxquelles tu as recours ?
J’arrive le matin à 9h30. Je commence par me faire masser, puis à travailler l’équilibre du genou. Ensuite, c’est parti pour mon marathon : je travaille sur des machines de musculation, pour tout ce qui est ischio-jambiers, quadriceps, squat, pour redonner du muscle à l’ensemble de la jambe. Tout ce qui concerne la flexibilité est réglé. Désormais, c’est le renforcement qui est au centre de l’activité, et je commence même un peu de cardio, avec des séances de vélo par exemple. Je commence à carburer pour transpirer un peu, et retrouver du souffle. Je suis dans le dur du travail de renforcement. L’après-midi, je reprends avec des massages, avec Marie-Agnès, qui s’occupe très bien de moi, et grâce à qui je progresse très vite. Puis je reprends le travail des ichios, sur lesquels on insiste beaucoup car on a du attendre la cicatrisation pendant quatre semaines avant de pouvoir travailler. Ensuite, j’enchaîne sur une séance de balnéo de quarante-cinq minutes, avant de reprendre la musculation au gymnase.
Certains exercices sont-ils moins rébarbatifs que d’autres ?
Je suis arrivé à un stade où je peux augmenter les charges de travail. Je me donne pour objectif d’essayer chaque jour d’augmenter un petit peu les charges. Je ne trouve pas ce travail particulièrement rébarbatif. Comme c’est pour mon genou, tout ce qui peut me permettre de travailler, c’est avec plaisir. Je le fais sans rechigner, même si le travail est répétitif.
Quelles sont les prochaines étapes importantes de ta rééducation ?
Finir la préparation musculaire à Taverny, puis enchaîner dans la foulée à Capbreton, pour effectuer un renforcement et le travail de cardio. Je pense que j’aurais alors le droit de courir, ce que je n’ai pas eu l’occasion de refaire ici. Au retour de Capbreton, je pense que j’aurais déjà fait un grand pas vers la reprise du terrain, avant d’être entre les mains de Randy Fondelot, pour un programme de reprise personnel qui me conduira enfin sur les terrains, même si dans un premier temps, je ne devrais pas retoucher le ballon.
Quel regard portes-tu sur les résultats du Red depuis le début de ton indisponibilité ?
Nous avions bien remonté la pente avec les trois succès consécutifs, mais je pense que nous nous sommes relâchés mentalement. Nous avons peut-être pensé que c’était acquis, alors que nous savions très bien que c’était à cette période qu’il faudrait redoubler d’efforts. Nous ne pouvons pas nous satisfaire des derniers résultats. C’est d’autant plus frustrant que l’envie de donner un coup de main est très forte. D’un autre côté, ça va me donner encore plus d’envie pour revenir plus vite. C’est le seul point positif de ces contre-performances.
Comment vas-tu suivre les deux prochaines échéances cruciales à Anglet puis face à Bordeaux ?
En tant que premier supporter. Ces matches nous opposent à des adversaires directs pour le maintien, donc nous n’avons pas le droit à l’erreur. C’est clair que je serais à Bauer présent pour le match de Bordeaux. Même pour donner de la voix, s’il le faut.
Quel message aurais-tu envie de transmettre à tes coéquipiers avant leur déplacement à Anglet ?
De ne pas lâcher mentalement. J’ai le sentiment que c’est dans ce domaine que nous pêchons actuellement. C’est toujours la même chose : nous avons les occasions, mais nous ne les concrétisons pas. J’ai tendance à croire que la situation se répète, et que ça commence à faire des dégâts. Ca ne veut pas sourire, donc il ne faut pas lâcher, et se convaincre que nous avons largement les qualités pour nous maintenir. Démontrons le sur le terrain, en pensant à ceux qui ne peuvent pas jouer, et qui, eux, ont très, très, très envie d’être à leur place.
Propos recueillis par Michaël Grossman