Un marathonien au Stade Bauer !

Un marathonien au Stade Bauer ! | Red Star Football Club

Interview de Romuald Lambert, directeur du Stade Bauer

Classé 435e sur 31.566 participants, Romuald Lambert revient sur son marathon de Paris, dont il a bouclé les 42,5 km en 2 heures 50 minutes et 37 secondes !

Romuald, d’abord un grand bravo pour ce résultat ! C’était au-delà de tes attentes ?
Je voulais approcher les 2h55′. C’était mon troisième marathon, et je m’étais préparé sérieusement. J’ai commencé la journée à 5h30 : petit déjeuner avec des sucres lents, de la pommade pour éviter les irritations, hydratation par petites gorgées toutes les 20 minutes environ. Le départ était prévu pour 8h45 ; je suis arrivé sur le lieu du départ une demi-heure avant. Il faut dire que j’avais un dossard privilégié, étant donné que j’avais couru en moins de trois heures l’année dernière (2h58′). J’ai évité d’avoir à jouer des coudes au départ puisque ces dossards permettent de partir juste après les élites !

Cette 34e édition du marathon de Paris présentait-elle des particularités ?
En raison de travaux, le parcours avait été modifié. La première partie a été raccourcie et la deuxième allongée. La principale inconnue était là. Les conditions météorologiques étaient idéales : du soleil, un petit peu de vent, mais rien de gênant.
Nous avions le droit d’écouter de la musique pendant la course. Aux états-Unis, les réglements l’interdisent. Une concurrente a été disqualifiée parce qu’elle courait avec un baladeur sur les oreilles. J’ai préféré courir sans rien car à la longue, la musique me prend la tête. Pour moi, il est abusif de parler de dopage musical. La musique permet de se détendre, de penser à autre chose mais elle ne fait pas avancer plus vite. Seules les jambes peuvent le faire !

Quelle analyse fais-tu de ta course ?
Le départ était donné aux Champs-élysées. Il y a une petite descente. Je m’étais fixé un objectif de 4’05 » au kilomètre. La préparation aidant, je me suis senti mieux que prévu et j’ai maintenu un train de 3’47 » sur plus de 30 kilomètres. J’étais dans mon temps, tout allait bien. J’ai franchi le  » mur  » des 35 kilomètres sans trop de problèmes, même si à partir de 30, les jambes deviennent lourdes. L’allure ralentit petit à petit. Au 37e, j’ai senti les jambes s’alourdir un peu plus. A ce moment, seul le mental compte. Pour les derniers kilomètres, tout se joue dans la tête. Je regardais le chronomètre toutes les dix secondes. J’égrénais les kilomètres restants dans ma tête : « Plus que sept … six …». Je me suis accroché. J’ai serré les dents. Et à 300 mètres de la ligne, j’ai regardé une dernière fois mon temps. Je me suis dit que je faisais un temps de folie. A cet instant, je me sentais porté, euphorique. Mais une fois la ligne franchie, tout retombe et la réalité te rattrappe : les jambes sont lourdes, très lourdes, très très lourdes !

Comment se remet-on d’un tel effort ?

Pour récupérer, je fais de la natation et un peu de vélo. Dans deux semaines, je reprendrai pogressivement pour faire quelques courses avant la fin de la saison, notamment le semi-marathon de Caen. Je reprendrai l’aventure marathon en septembre, à Berlin.

Un conseil pour ceux qui aimeraient préparer un marathon ?
La préparation est essentielle. Elle est spécifique à cette course. Elle commence au minimum 10 à 12 semaines avant la course. J’avais choisi de la faire en dix. Je faisais six sorties par semaine, en variant les courses. Je faisais des courses de vitesse maximum d’aérobie, concrètement des séries de 400m en 2’35 »-2’40 ». également du ‘seuil’, c’est-à-dire 10x1000m en 3’30 » par kilomètre avec 1’30 » de récupération entre chaque. J’ai aussi fait des courses de 1h-1h30 à une allure de 4’30 »-4’40 » par kilomètre. Et puis, des sorties longues de 2h-2h30 à l’allure à laquelle je pensais courir pendant le marathon.

Envisages-tu de participer à des courses plus longues encore ?
Je me fixe sans cesse de nouveaux objectifs. La plus longue course à laquelle j’ai participé jusqu’à maintenant faisait 69 kilomètres. A plus long terme, avec un peu de plus de bouteille, pourquoi pas un 100 kilomètres !

Propos recueillis par Michael Grossman (avec David Palaysi)



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