Le coach du Red Star revient sur le match nul réalisé face à Luçon, et sur ce mois de mars riche d’enseignements avec 14 points pris sur les 16 possibles lors des quatre dernières rencontres.
Alain, tu as de nouveau reconduit ton système en 4-3-3 face à Luçon. C’est un système qui te convient ?
Je souhaitais rester en effet sur les bases que nous connaissions depuis quelques matches, et qui ont plutôt bien fonctionnées en termes de résultats. C’est un système qui propose du nombre au milieu, qui permet de bloquer les côtés, et de pouvoir très rapidement jouer avec quatre joueurs offensifs sur une transmission rapide.
Le grand bénéficiaire du passage du 4-4-2 au 4-3-3 est Demba Diagouraga, qui est devenu le dépositaire du jeu audonien. Qu’apporte t-il à l’équipe ?
Il est essentiel dans ce système. Pour s’exprimer au mieux, c’est un joueur qui doit être dans une position axiale, être libre, et d’être relativement déchargé des tâches défensives. Il possède une qualité de passe et une vision du jeu qui rendent le poste idoine pour lui.
Dans le domaine de la récupération, tes joueurs ont été moins dominateurs que lors de leurs dernières sorties. L’absence des titulaires n’a-t-elle pas trop gênée l’équipe ?
Fardin a été touché aux adducteurs la semaine passée, et Delaneuville et Ribadeira n’étaient pas encore opérationnels. D’ailleurs, Delaneuville a repris un coup sur sa cheville hier en DSR. Il est certain qu’en terme d’impact dans la récupération, il est difficile des les remplacer. Serge Mimpo faisait son retour à ce poste, après des années passées sans y évoluer, et il y a effectué un match correct. Wilson Moreira était un petit peu moins bien samedi.
Votre supériorité numérique a fini par vous offrir davantage de ballons à négocier que vos adversaires. As-tu été satisfait par l’utilisation qui en a été faite ?
Nous aurions pu mieux faire, dans la vitesse de circulation, pour les mettre encore davantage en difficulté. Ce qui me laisse un petit goût amer, parce que je pense que nous les aurions fatigués un peu plus tôt, et que nous aurions eu beaucoup plus d’opportunités. Nous sommes au moins revenus, et c’est important mentalement de l’avoir fait, malgré la déception du point de vue comptable.
Devant, les permutations semblent de mieux en mieux coordonnées et une meilleure complémentarité prend corps au fil des matches ?
C’est vrai que c’était le quatrième match où les attaquants évoluaient ensemble. Mais je leur ai dit que de part leurs qualités, j’attendrais encore beaucoup plus de leur rendement. Ils peuvent mieux faire dans le jeu collectif. Arriver à répéter les combinaisons à trois ou à quatre avec Demba Diagouraga. Mais je sens effectivement que les choses viennent petit à petit.
Tu insistais sur les carences mentales de ton équipe lors de la période délicate traversée en début d’année. Est-ce dans ce domaine que l’équipe a montré les plus gros progrès lors des dernières rencontres ?
Complètement. Et ce n’est pas un hasard si les résultats ont suivi. Il aura fallu une prise de conscience de chacun. Quand je discute avec les joueurs, ils me disent tous la même chose : après la défaite de Libourne, ils ont cru que se retrouver en première partie du classement n’était plus possible, et ils ont le sentiment que c’est la raison pour laquelle ils ont lâché mentalement. Après la reprise face au Mans, ils espéraient atteindre les cinq premières places. Les deux défaites qui ont suivi ont coupé l’élan. Il a fallu prendre une grosse claque à Niort pour réagir.
Le mois de mars a commencé de la pire des façons à Niort, avant de se terminer sur la meilleure série de l’équipe depuis le début de la saison. Que t’a appris ce mois de mars sur ton équipe ?
Qu’elle a eu l’envie nécessaire pour sortir de la situation dans laquelle elle se trouvait. Qu’elle est capable de réagir sur la durée, et non pas seulement sur un match. Et, enfin, que les capacités que nous avions entrevues ponctuellement dans cette équipe, elle est aujourd’hui capable de les exprimer sur du moyen terme.
Comment s’annonce le mois d’avril ?
J’ai coutume de dire qu’un championnat se gagne ou se perd au mois de mars. Nous avons fait un pas en avant vers le maintien au mois de mars, il faudra confirmer sur le mois d’avril contre les équipes du sud-ouest. Entre Pau, Anglet et Bordeaux, des concurrents directs, il faudra prendre les points qu’il faut pour assurer définitivement le maintien, et passer une fin d’année plus sereine.
Propos recueillis par Michaël Grossman