« Les filles font une super saison »
Najet Hamouga évoque son histoire avec le club audonien, l’apprentissage du haut niveau… et son éventuel retour dans le club de ses débuts.
Najet, combien de temps a duré l’histoire entre le Red Star et toi ?
Ca a duré six ans. J’ai débuté ici. Des affiches avaient été collées dans notre collège, et comme nous pratiquions déjà le football dans le cadre scolaire avec quelques copines, nous avons fait nos demandes de licences. Avec le Red Star, nous avons commencé par faire deux ou trois saisons de football à sept, avant que l’équipe à onze soit créée. Le foot a sept n’était pas reconnu, donc nous disputions des oppositions sans réel enjeu. Comme nous nous connaissions très bien, nous avons rapidement retrouvé une belle complicité sur le terrain.
Quels sont vos plus grands souvenirs en commun ?
Peut-être un tournoi que nous avions disputé à Rouen. C’était notre premier déplacement en dehors de la région parisienne. Ca nous a permis de voir autre chose. Chaque région représentée avait une identité de jeu bien particulière. Ca n’avait rien à voir avec le football auquel nous étions confrontées en île-de-France.
Ton plus grand moment de solitude au Red Star ?
Je dois avouer que je n’aime pas l’exercice des tirs aux buts. Je n’aime pas les tirer… La finale d’un tournoi que nous disputions s’est jouée aux tirs aux buts. Tout s’est arrêté sur mon tir au but, que je ne suis pas parvenue à cadrer.
Comment s’est déroulé ton départ du club ?
Le Blanc Mesnil organisait un stage destiné à développer le football féminin. Nous nous y sommes présentées avec six filles de l’équipe. Après le stage, nous avons croisé l’équipe lors d’un tournoi. La capitaine nous a convié à venir nous entraîner avec elles. Nous sommes allées à deux ou trois entraînements à la fin de notre saison avec le Red Star, et deux d’entre nous sommes restées.
Qu’est ce que tu as découvert de nouveau avec ce club ?
Nous évoluons en troisième division. Les entraînements sont plus soutenus à ce niveau. Physiquement, les efforts demandés sont assez importants, contrairement à la Promotion de Ligue où évolue le Red Star. Il faut donner tout ce que l’on a. Celles qui, comme moi, venaient de PL, ont beaucoup souffert physiquement avant le début de la saison. Mais avec un peu de temps, l’adaptation se fait sans difficulté. Au bout de deux ou trois mois, nous étions au niveau.
Es-tu confrontée à une forte concurrence ?
Oui, et ce fut une découverte, puisqu’au Red Star je pouvais tenter ce que je voulais sur le terrain. En D3, ce n’est pas possible de se le permettre. Il faut prouver dès l’entraînement que tu as ta place dans l’équipe. Le poste qui te sera confié ne sera pas forcément ton poste de prédilection. Pour ma part, mon gabarit ne m’a pas permis de conserver mon poste de meneuse de jeu. L’entraîneur m’utilise désormais plutôt en tant que milieu droit.
Quels sont tes objectifs avec ton nouveau club ?
Nous sommes huitièmes sur dix au classement avec des matches en retard dus aux intempéries. Le début de saison a été difficile avec des joueuses qui venaient toutes d’horizons différents. Nous n’avions pas de base. Mais nous recollons peu à peu. Il est malheureusement question de supprimer le niveau D3. Les quatre premiers monteront en D2, et toutes les autres équipes seront reversées en DH. Nous revenons bien, mais il va nous falloir une série de victoires pour atteindre les autre premières places.
Tes ambitions personnelles ?
Il y a quelques années de ça, je voulais atteindre le tout haut niveau. Mais j’ai aujourd’hui, je sais que ça va être difficile de l’atteindre. Pour avoir une chance en équipe de France, ce qui était mon rêve il y a quelques années, il faut être dans le giron des sélections très jeunes.
Qu’apprécias-tu le plus au Red Star ?
L’ambiance. Le jeu pour le jeu. Pour moi, le football est avant tout une passion. Le plaisir est indissociable du football à mes yeux.
Est-ce que tu envisages un retour au Red Star, un jour ?
J’ai déjà annoncé que si nous ne montions pas en D2 avec le Blanc-Mesnil, je revenais au Red Star. Les choses sont claires. Je vis à Saint-Ouen, donc je continue de suivre l’équipe. Les filles font une super saison, elles sont bien placées pour monter en PH.
Propos recueillis par Michaël Grossman
