P.Lecornu : « Aller très vite vers le but »

P.Lecornu : « Aller très vite vers le but » | Red Star Football Club

Deuxième partie de l'entretien accordé par Patrice Lecornu à redstarfc93.fr.

Le directeur technique évoque les grands principes de jeu à la base de la formation du Red Star.

Abstraction faite des résultats, es-tu satisfait du jeu proposé par les différentes équipes du club ?
En moyenne, je vois quatre matches par week-end. Dans le jeu proprement dit, on a défini dès le départ, avec Alain Mboma, que tout le monde jouerait en zone, ce qui pour certaines catégories est un changement majeur. Nous pensons que dès le plus jeune âge, on peut travailler sur le marquage en zone. Quatre-vingt dix-neuf pour-cent des meilleures équipes jouent aujourd’hui de la sorte. Dans l’organisation, on n’impose pas de système de jeu précis, car les jeunes doivent apprendre tous les systèmes: deux attaquants, trois attaquants, deux milieux défensifs, deux milieux excentrés, cinq défenseurs, peu importe. Par contre, on joue en zone.

La conquête est cadrée, mais une fois la possession du ballon assurée, quelle est l’identité de jeu du Red Star dans l’animation ?
Durant les années au cours desquelles j’ai entraîné, j’avais pour principe d’aller très vite vers le but adverse, parce que c’est le seul moyen de mettre l’équipe adverse en danger. Donc il faut aller vite, très vite devant le but. C’est ce que nous souhaitons voir sur tous les terrains où évoluent les équipes du Red Star.

Cette idée n’est-elle pas de nature à encourager les équipes à pratiquer un jeu trop direct ?
C’est le danger, effectivement. Mais je ne suis pas en train de dire que nous devons récupérer le ballon devant notre but et le balancer devant. Non. Par contre, on peut jouer court, en appuis et en remise, et aller vite devant en offrant une plus grande sécurité dans la conservation du ballon qu’en balançant de grands ballons à l’aveuglette. Pour y parvenir, il faut des joueurs techniques, plus que physiques. Ce n’est pas parce qu’on aura une équipe physique qu’on va gagner. Ce sont les bons footballeurs qui gagnent.

On imagine que cette idée de jeu implique également un travail sur le jeu sans ballon, sur la disponibilité ?
Quand j’étais à Nantes, Coco Suaudeau nous répétait sans cesse : « J’ai le ballon, je dois avoir trois solutions ». Cela résume tout. Quand on parle du jeu à la nantaise, c’était ça. Mais vous pouvez claironner votre envie de jouer à la nantaise, sans les bons joueurs, vous n’y parviendrez jamais. Nous ne voulons pas voir des matches avec des grands coups de pompes devant. Je préfère qu’on perde des matches en essayant de jouer au football et en allant vite devant, plutôt qu’on en gagne en balançant n’importe comment et en comptant sur une déviation hasardeuse ou un coup du sort. C’est cette philosophie que nous mettons en place.

Propos recueillis par Michaël Grossman



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