Absent des terrains depuis le début de la saison, José Nséké retrouve enfin le chemin de l’entraînement. Même s’il n’a pas encore repris le jeu avec le ballon, il savoure déjà son retour dans le groupe après des mois difficiles.
Depuis quand ta cheville posait-elle problème?
Depuis l’âge de dix-sept ans, mais c’est devenu vraiment intense à partir du mois de mai 2009. A l’origine du mal, il y a une simple entorse de la cheville gauche, contractée lors d’une rencontre face au Havre. Après la rééducation, je pensais être soigné, mais les kinés m’ont dit que j’avais certainement compensé avec la jambe droite après avoir lâché les béquilles un peu trop tôt. Du jour au lendemain, la cheville droite a enflé, et ce fut le début des ennuis.
Tu t’es tout de suite tourné vers le corps médical ?
Non, pas au départ, parce que j’avais envie de jouer. J’ai donc un peu caché la vérité. Et puis vient le moment où ce n’est plus supportable.
Tu le regrettes aujourd’hui ?
Oui, j’aurais du stopper net. Le risque quand on ne s’arrête pas, outre l’aggravation du mal, c’est qu’on produit des prestations qui ne sont pas à votre niveau. J’ai joué amoindri, et les gens vous jugent là-dessus. J’aurais aimé me faire opérer dès le départ, mais mon cas était un peu spécial : personne ne savait ce que j’avais. Je n’avais pas pris de coup, je ne m’étais pas tordu la cheville… Je suis devenu une curiosité médicale.
La douleur physique a fini par influer sur le psychique ?
Avant l’opération, oui. Je n’arrivais pas à dormir la nuit, les chirurgien eux-même ne savaient pas de quoi je souffrais, donc je me disais que c’était grave, que je ne rejouerais plus jamais au football. Quand on se pose des questions sans trouver de réponse, le doute se fait de plus en plus profond. Je ne pouvais pas m’accrocher au foot, ni aux chirurgiens. Il a fallu que je m’accroche à la foi.
L’opération t’a soulagé rapidement ?
Immédiatement. La douleur opératoire était présente, mais je ne ressentais plus la douleur initiale. Après une longue phase de rééducation, j’ai repris la course la semaine dernière. Je commence à voir le bout du tunnel : alors qu’à la reprise de juillet, je ne pouvais ni courir ni faire une passe correcte sans serrer les dents, j’en suis capable aujourd’hui.
Tu t’es fixé un objectif pour retrouver définitivement le groupe ?
Non. J’avance jour après jour, mais sans me fixer de date. Je sais que je vais y arriver, que je rejouerais au foot comme avant, mais j’ignore quand. Physiquement, je me sens prêt. Mon corps me dit d’y aller, mais l’appréhension est présente. Pour le moment, je ne me sens pas prêt à aller au contact. Et si tu ne te sens pas prêt à faire ça, tu n’as rien à faire sur un terrain de foot, parce que c’est un sport de contact.
Quelles sont tes ambitions pour cette deuxième partie de saison ?
A titre personnel, je souhaite déjà retrouver mon niveau. Ensuite il sera temps de me battre pour retrouver ma place dans le groupe CFA. Au niveau collectif, il y a une bonne équipe et du bon travail qui est fait. Nous avons pris du retard au début de la saison, mais tout est encore possible, même les toutes premières places.
Propos recueillis par Michaël Grossman